Résumé de la 1re partie n Les Italiens ont inventé un équipement spécial : un scaphandre autonome qui leur permettra de placer une grosse torpille avec explosif à l'avant des navires anglais... Sur un geste de Durand de la Penne, tout le monde prend place. A la tête du premier cochon, il appuie sur le bouton qui met en marche le moteur : l'hélice tourne doucement. Il s'empare du volant, vérifie que la direction fonctionne correctement et lance aux deux autres équipages : — Suivez-moi. Bonne chance à tous ! Tandis que le sous-marin «Scirè» s'est mis en plongée, les trois engins font route en surface à petite vitesse. Chacun d'eux connaît parfaitement son objectif. Luigi Durand de la Penne et son second, Ettore Bianchi, ont pour mission de détruire le «Valiant», le cuirassé amiral. La deuxième équipe doit se charger de l'autre cuirassé le «Queen Elizabeth», la troisième doit faire sauter un pétrolier de seize mille tonnes. Si tout se passe comme prévu, c'est un sacré feu d'artifice qui va avoir lieu dans le port d'Alexandrie ! A petite vitesse, pour faire le moins de bruit possible, les trois étranges embarcations se suivent en direction de la rade. A un kilomètre au sud se trouve le phare de Ras el-Tit, qui ne s'éclaire que quelques minutes par nuit, lorsque approche un navire anglais. Durand de la Penne coupe son moteur, les deux autres pilotes en font autant. Maintenant il faut attendre. A 3h 30, le phare de Ras el-Tit s'allume. Au bout d'un moment, les Italiens peuvent distinguer la masse imposante, presque invisible, de trois torpilleurs anglais qui approchent, tous feux éteints. Luigi Durand de la Penne se met en plongée, les deux autres en font autant, et les trois cochons filent dans le sillage des Anglais. Le filet de protection s'ouvre et se referme derrière eux. A l'entraînement, chacun a appris où se trouvait sa proie et les trois grosses torpilles se dirigent sans hésitation vers leur objectif. Durand de la Penne se trouve à une dizaine de mètres du «Valiant» lorsque, soudain, son engin s'arrête. Il allume sa lampe électrique et fait deux constatations : d'abord, Ettore Bianchi, son second, a disparu ; ensuite, un filin d'acier faisant partie du système de protection du «Valiant» s'est enroulé autour de l'hélice. Le lieutenant regarde de plus près : le câble est tellement entortillé qu'il est impossible de le défaire à la main. Avant d'aller plus loin, Luigi Durand de la Penne veut savoir où est passé son coéquipier. Abandonnant momentanément l'engin, il remonte à la surface. Il retire son masque, mais il a beau regarder dans toutes les directions, Bianchi est introuvable. Ce qu'il voit parfaitement, en revanche, c'est la masse énorme du «Valiant» juste au-dessus de lui. Tous ses feux sont éteints, à part la lumière bleue du poste de veille. Il entend le ronronnement sourd des dynamos, des moteurs et des pompes. C'est là, au milieu, sous la tourelle, point névralgique du navire, qu'il faut placer la bombe. Mais pour cela il est prévu d'être deux. Est-ce qu'il pourra le faire tout seul ? Durand de la Penne regarde sa montre étanche 4h 05. Il est convenu de régler le mouvement d'horlogerie de l'ogive explosive à 6h 05 : il reste exactement deux heures. L'Italien regarde une dernière fois autour de lui, décidément, son coéquipier est invisible. Il n'a pas le choix : il va falloir qu'il se débrouille sans son aide. Il remet son masque et plonge vers son cochon. Commence alors, dans la vase, à la lumière vacillante de sa lampe électrique, un travail épuisant. Il faut d'abord desserrer les cinq vis de l'énorme ogive qui forme la tête du cochon. (à suivre...)