Résumé de la 4e partie n Luigi Durand de la Penne annonce aux Anglais qu'il y a une bombe sous le «Valiant» très peu de temps avant l'explosion, juste pour permettre à l'équipage d'évacuer le navire... Avant de partir pour sa mission, il a écrit une lettre à sa femme Valeria et il a demandé à ses supérieurs de la lui remettre au cas où il ne reviendrait pas. Il entrevoit sa petite silhouette dans un grand bureau de l'amirauté, à Gênes. Un officier, l'air grave, lui tend sans mot dire la missive... Il reste moins d'une minute. Il fait le compte à rebours des secondes : cinquante, quarante, trente... Une immense explosion retentit dans un autre endroit du port, puis, presque immédiatement après, une seconde ! Le «Queen Elizabeth» et le pétrolier ont sauté. Les deux autres équipes ont réussi leur mission. Lui aussi a réussi la sienne. La seule différence, c'est qu'il va y laisser la vie. Un véritable cataclysme se produit. Projeté contre une paroi, il reste un instant hébété, puis se relève. A sa grande surprise, il est vivant, il n'a même pas une égratignure. C'est alors qu'il constate que non seulement l'explosion l'a épargné mais qu'elle a fait s'ouvrir la porte de sa cellule qui pend sur ses gonds, laissant pénétrer une fumée noire. Il n'y a pas une seconde à perdre ! Il se met à courir, monte les escaliers à toute allure, crachant et toussant dans une odeur âcre. Il ne rencontre personne : l'évacuation a bien eu lieu. Sur le pont, il trouve le commandant Morgan, ses officiers et quelques hommes. Le reste de l'équipage a débarqué. Le commandant s'approche de lui : — Lieutenant, jurez-moi que vous n'avez posé qu'une seule bombe. Luigi Durand de la Penne refuse de répondre. Il voit le visage de l'Anglais se crisper et conclure — C'est bon. Qu'on évacue aussi cet homme ! A la différence du «Queen Elizabeth» et du pétrolier, «le Valiant» n'a pas coulé. Après avoir été longuement immobilisé pour réparations, il a repris le combat. Grâce à l'initiative de Luigi Durand de la Penne, il n'y a eu aucune victime parmi son équipage. Lui-même, après avoir passé le reste de la guerre en captivité, rentrera au pays où il sera accueilli en héros et décoré. Mais le plus étonnant est l'attitude de l'Angleterre à son égard. S'exprimant à son sujet, Winston Churchill a parlé d'un «exemple extraordinaire de courage et de bienveillance». Et, en 1945, Durand de la Penne a été le seul Italien décoré pour fait de guerre par les Anglais. Il a reçu la médaille d'or de la valeur militaire des mains de Charles Morgan, qui était devenu chef de la flotte de Sa Majesté en Méditerranée. Luigi Durand de la Penne est mort en 1992. Aujourd'hui encore, un cuirassé de la marine italienne porte son nom.