Décision n L'Union africaine (UA) présentera une position commune et des propositions sur la crise mondiale au sommet du G20 qui se tiendra jeudi à Londres à côté des plus grandes puissances du monde. «La position commune africaine, assortie de recommandations concrètes dans la perspective d'une réponse internationale concertée, coordonnée et surtout solidaire et durable, témoigne de la ferme volonté de l'Afrique de peser désormais collectivement dans toutes les délibérations internationales en parlant d'une seule voix», a souligné en effet cette organisation dans un communiqué publié à son siège à Addis Abeba. L'Afrique, continent le plus pauvre du monde, sera représentée au G20 par «une délégation de l'UA de très haut niveau» conduite notamment par le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, avec le président de la Commission de l'UA Jean Ping. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l'Afrique, particulièrement touchée par la crise mondiale, va voir sa croissance globale réduite de moitié et perdre plus de 50 milliards de dollars sur ses revenus à l'exportation sur la période 2008-2009. Une situation catastrophique caractérisée notamment par la pauvreté, les crises, violences et instabilités politiques récurrentes, et qui de plus en plus inquiétante avec la crise mondiale. Ainsi le commissaire européen au Développement Louis Michel a mis en garde, à la veille de la tenue de ce grand rendez-vous, contre les risques de propagation de l'instabilité politique en Afrique si le monde riche n'agit pas pour contrecarrer les effets de la crise économique dans les pays pauvres. «Au moment où le G20 se réunit, il est important de rappeler que la crise économique et financière ne frappe évidemment pas que les pays riches, je crains que cette crise ne frappe encore plus durement les pays en développement», a-t-il déclaré tout en soulignant qu'il y a un rapport direct entre l'augmentation de la pauvreté et l'instabilité politique. J'ai bien peur que sans action de notre part (...) nous risquions de voir l'instabilité politique se répandre à travers l'Afrique et les pays en développement», a-t-il insisté. De son côté, le Président français, Nicolas Sarkozy a indiqué que l'une des priorités de la réunion du G20 de Londres est la remise de la dette des pays les plus pauvres. «Il faudra qu'on aille assez loin sur la remise de la dette aux pays les plus pauvres», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «Une des têtes de chapitre du sommet, c'est que les pays les plus pauvres, qui souffraient déjà avant la crise, ne doivent pas être ceux qui paient en plus l'addition la plus lourde.» Le président français avait auparavant promis lors d'une récente tournée en Afrique de défendre lors du G20 de Londres les intérêts du continent, estimant qu'il pouvait contribuer au redémarrage global de l'économie mondiale.