La crise économique est une aubaine pour la mafia italienne, qui dispose d'énormes liquidités et a commencé à «faire son marché» en rachetant des entreprises en difficulté et en recrutant parmi les chômeurs. Le chiffre d'affaires de la mafia atteint quelque 130 milliards d'euros, avec un bénéfice annuel de 70 mds d'euros, selon le rapport d'une association qui regroupe quelque 270 000 entrepreneurs, commerçants et artisans. Cet argent provient surtout du trafic de drogue (59 milliards d'euros), du racket (9 mds), du trafic d'armes (5,8 mds), de la contrebande (1,2 mds) et de la prostitution (6 millions d'euros). Le marasme économique permet à la mafia d'accélérer son infiltration dans l'économie, en particulier dans le nord de l'Italie, mais aussi à l'étranger. La mafia est très présente dans le secteur de la construction immobilière où elle investit 37,5% de ses bénéfices, dans le commerce de détail et la restauration dans lesquels elle place 20% de ses gains. En outre, les profits de la mafia liés à l'usure lui rapporte, chaque année, 12,6 milliards d'euros. Les taux d'intérêt pratiqués par les usuriers vont de 100 à 200%.