Alternative n Selon les spécialistes, le système des quotas peut aider les femmes à surmonter les principaux obstacles qui empêchent leur représentation. Intervenant au sujet de la promotion des droits politiques des femmes, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, a estimé que seul ce système est à même de renforcer la représentation féminine sur la scène politique. «Ce système doit être favorisé dans la mesure où c'est le plus efficace», explique-t-il. Les partis politiques seront, à cet effet, dans l'obligation de consacrer un certain nombre de places à la gent féminine, selon lui. Il s'agit, pour M. Ksentini, «d'inculquer cette culture au sein de la classe politique et de l'intégrer dans les mœurs politiques». Dans son étude comparative sur la représentation des femmes dans les institutions politiques au Maghreb en 2006, le Ciddef a prôné le système des quotas comme une technique réparatrice nécessaire, voire inéluctable, bien qu'elle ne soit pas à elle seule opérante. Le Centre préconise, à ce titre, que les pouvoirs publics «construisent dans la loi, sinon de façon idéale dans la Constitution, les mesures nécessaires à l'égard des partis politiques». Il faut dire que les femmes sont sous-représentées aussi bien dans les institutions politiques, nationales ou locales, élues ou décisionnelles, que dans les partis politiques. Outre le fait qu'elles sont peu mises en avant sur leurs listes électorales, voire absentes, ces derniers ont rarement manifesté une position claire sur cette question. Selon l'analyse du Ciddef, seuls 2 partis politiques se sont prononcés en faveur de ce système à savoir le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement pour la société et la paix (MSP). «La régression est plus que significative, vu qu'elle apparaît au niveau des partis politiques majoritaires au Parlement», a ajouté le Centre. Pour mieux illustrer cette régression, le Ciddef rappelle que le Rassemblement national démocratique (RND) et le Front de libération nationale (FLN) avaient présenté de nombreuses femmes sur leurs listes et obtenu la moitié des sièges lors des élections législatives. «Le Secrétaire général du FLN avait, alors, ouvertement exprimé sa déception, en promettant qu'à l'avenir, la femme serait représentée dans une proportion de 20 à 30% sur chaque liste», selon ce même organisme. Mais ce qui reste surprenant et incompréhensible pour le Ciddef, c'est la position du Parti des travailleurs (PT) dirigé par une femme qui s'est prononcé, également, contre le système des quotas. Pourtant ce système a un avantage dans le sens où il permet aux femmes d'être représentées au Parlement, mais aussi dans les structures dirigeantes des partis politiques. «C'est un mécanisme permettant de faire figurer des femmes, selon une certaine proportion, dans les diverses institutions de l'Etat, que ce soit sur des listes de candidature aux fonctions électives ou dans les fonctions gouvernementales», explique le Centre.