Un autre théoricien du rêve lucide, Oliver Fox, a, lui aussi, fait l'expérience du rêve lucide dans sa jeunesse. Mais à cette période, il ne comprenait pas encore sa portée. Je remarquais que dans un cauchemar ou, parfois, dans quelque rêve pénible de nature plus ordinaire, la situation désagréable où je me trouvais évoquait certaines pensées. «Cela ne peut pas être vrai», me disais-je. «De telles choses ne peuvent pas m'arriver à moi, je dois être en train de rêver.» Puis je pensais : «J'en ai assez. Je vais me réveiller» et j'échappais promptement au désagrément en repoussant, en quelque sorte, le rêve en m'éveillant. A l'époque où je fis cette découverte, j'étais loin de mesurer l'importance de des possibilités latentes du rêve, mais j'éprouvais une certaine curiosité. «Fox se posait déjà plusieurs questions : pourquoi le fait de savoir dans le rêve que l'on était en train de rêver ne se produisait-il pas tout le temps ? Pouvait-on acquérir une telle conscience ? Pouvait-on s'en servir à son gré ? Il avait aussi remarqué que ce type de rêve était plus courant qu'il ne le croyait et que beaucoup de personnes de son entourage en faisaient. Il avait surtout acquis la certitude que la lucidité n'intervenait que lorsque le rêve tournait au cauchemar et que c'était une façon d'échapper à l'angoisse d'un rêve traumatisant. Cependant, son point de vue change quand, à seize ans, il comprend que la lucidité dans le rêve, ne dépend pas seulement d'un stress affectif intense, mais qu'il s'agit réellement d'une prise de conscience.