Dépassements n La violence physique, le langage grossier et l'atteinte à l'intimité de l'élève sont monnaie courante dans les établissements scolaires. Si l'atteinte à l'honneur d'une élève dans la wilaya de Blida a été dernièrement médiatisée, «combien d'autres affaires ont été étouffées ?», s'interrogent les responsables de certaines associations de parents d'élèves ayant requis l'anonymat par peur que leurs témoignages ne se retournent contre leurs enfants. La violence contre l'élève peut être physique ou psychologique. Cette deuxième forme, quoique plus fréquente, est peu dénoncée car elle est rarement perçue comme telle par la majorité des victimes. Ignorant leurs droits, les enfants et les adolescents touchés par ce phénomène préfèrent se murer dans le silence. Ils continuent à subir les mauvaises humeurs et les frustrations de leurs enseignants. Ces derniers, dénoncent les mêmes associations, gardent le profil bas devant les «gros bras» et les «pistonnés» pendant que les moins «épaulés» deviennent leur souffre-douleur. Entre le marteau et l'enclume, les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Si certains préfèrent éviter de dénoncer les dépassements, d'autres ont recours aux connaissances pour un arrangement à l'amiable. Pour protéger leur progéniture d'éventuelles représailles, les parents vont même jusqu'à supplanter les règles édictées par le ministère de l'Education. Ainsi, certains, évitent même de s'engager ou de prendre la parole lors des rencontres avec les administrations des établissements scolaires. La bureaucratie n'est pas faite pour arranger les choses. L'élève est ballotté entre les surveillants, les enseignants et le directeur pour finir en conseil de discipline et devient candidat à l'exclusion. Impuissantes, les associations de parents d'élèves sont confrontées aux mêmes tracas, du moins dans la wilaya d'Alger, tel que nous l'ont confirmé les responsables de certaines d'entres elles. Outre l'encadrement des établissements scolaires qui ne veut pas de société civile sur son «territoire», le parcours semé d'embûches pour le renouvellement des associations finit par dissuader les plus ardus des volontaires. La désaffection est, donc totale. Pourtant, la lutte contre la violence en milieu scolaire passe inévitablement par un dialogue parents-enseignants pour un suivi plus efficace de la scolarité des élèves.