"La situation politique née au lendemain des élections législatives du 10 mai 2012 est inédite et complexe. C'est le temps des incertitudes. Il est des victoires électorales, il est des majorités parlementaires dont on ne sait apparemment que faire, même si elles paraissent numériquement écrasantes; des décisions et des mesures politiques attendues depuis la proclamation des résultats officiels par le conseil constitutionnel tardent à voir le jour. On ne sait pas encore si la recomposition politique en cours est de nature à permettre un jeu politique plus ouvert ou au contraire à renforcer le statuquo. Inscrites sur arrière-fond de «Printemps arabe», ces élections ont permis au FFS, à travers sa campagne électorale et les résultats obtenus, d'ouvrir une brèche dans le dispositif d'empêchement de la représentation politique de la population. Dans le même esprit, le FFS a noté avec satisfaction l'existence d'un potentiel militant que la campagne électorale a révélé au-delà de ses propres structures. C'est un premier pas vers la réhabilitation du politique. Cette brèche au sein d'un dispositif construit sur l'autoritarisme, la violence, les manipulations et une prédation qui se chiffre en milliers de milliards de dollars ne saurait en aucune manière constituer, à elle seule, l'ensemble des bouleversements de fond que nécessite le démantèlement du régime qui a mis sur pied un tel dispositif. C'est néanmoins en connaissance de cause que le FFS s'est présenté à ces élections. C'est-à-dire, sans aucune illusion sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l'intérieur du parlement, l'ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique. Il nous semble, de ce fait, inutile de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d'un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont: Dépolitisation brutale et délibérée de la société sur des années, élaboration de lois électorales sur mesure, contrôle du fichier électoral, dispositif d'encerclement médiatique et d'intimidation de l'électorat et / ou des représentants des candidats, rôle de l'argent sale, partialité de l'administration, orientation du vote des corps constitués... Les irrégularités constatées lors du scrutin ne sont pas de nature à changer les résultats fabriqués depuis longtemps. Un tel dispositif se combat par des moyens autrement plus efficaces que l'éternel «bendir creux» de la dénonciation médiatique, qui plus est sur des supports qui s'inscrivent eux-mêmes dans une logique pas toujours favorable au politique. Il nous semble autrement plus sérieux de nous atteler à forger les instruments politiques et pacifiques de mise en échec de ce dispositif par la remobilisation de la population, la reprise de confiance dans l'action citoyenne, la formation des militants à une vigilance de tous les instants et à tous les stades de l'organisation et de la conduite d'une bataille électorale. Nous avons, après nous être exprimés sur la conduite de ces élections, pris le temps de rassembler nos candidats et nos militants pour tirer tous les enseignements de ces élections, y compris nos propres carences, afin de tirer les bonnes conclusions et d'apporter les correctifs nécessaires. Des rencontres régionales, ayant regroupé nos militants, ont été organisées à l'est, à l'ouest et au sud du pays. Elles ont été animées par les cadres du parti, nos députés et l'ensemble des têtes de listes aux législatives. Elles ont pour but de capitaliser l'élan de sympathie né de la campagne électorale, de renforcer l'implantation et l'organisation du parti et de préparer les prochaines électorales dans de meilleures conditions. Nous sommes, aujourd'hui plus que jamais auparavant, convaincus qu'aucune tentative politique, démocratique et pacifique de remobilisation de la population et du sens de l'engagement civique au sein de la société ne doit être ignorée. Il en va du devenir de notre pays, de la cohésion de notre société et de la poursuite du projet libérateur, démocratique et moderniste entamé par le mouvement national algérien dans les années 30 et toujours inachevé malgré la victoire éclatante sur un colonialisme dont le caractère barbare a rarement été égalé au travers de l'histoire de l'Humanité. Les choix stratégiques du FFS en faveur de la démocratie, de l'Etat de Droit, de la liberté, de l'action citoyenne, partisane, syndicale et associative comme mode de mobilisation de la société, la dimension nationale de son ancrage politique et le caractère populaire de sa base sociale orientent naturellement son redéploiement sur l'ensemble du territoire national. Depuis sa création en 1963, le FFS a une vocation nationale; il confirme sa détermination à être présent partout où les Algériennes et les Algériens se battent pour la cohésion nationale, pour la chute de la dictature et pour construire la démocratie dans notre pays. Le FFS sera présent partout où des Algériennes et des Algériens lui accordent leur confiance et veulent travailler avec lui. Le FFS est ouvert à toutes les formes d'organisation démocratique et citoyenne qui ont pour finalité la prise en charge des préoccupations des Algériennes et des Algériens. Le FFS est ouvert à toute tentative visant à réunir les conditions les meilleures pour un rassemblement réel de toutes les énergies décidées à sauver, pacifiquement et démocratiquement, l'Algérie des griffes de la prédation, de la violence, du dépérissement moral et des multiples régressions qui ont proliféré à l'ombre de l'autoritarisme d'Etat. Le FFS est ouvert à toute initiative qui vise à mettre fin à l'exclusion de la société et au mépris du peuple". P/ Le Secrétariat national Le premier secrétaire Ali Laskri