Après une défection au premier jour d'ouverture, jeudi dernier, la 18e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila-2013) a connu, durant le week-end dernier, une très forte affluence du public. Cette arrivée en masse des visiteurs a soulagé les exposants, qui avaient craint que la tendance se maintienne, ce qui aurait évidemment eu des répercussions négatives. Les Algériens se sont en effet rués au Palais des expositions des Pins maritimes durant ces trois derniers jours, faisant le plein de nouveautés et allant à la découverte de leurs auteurs préférés. Des files d'attente s'allongent inhabituellement devant certains auteurs. Les visiteurs veulent avoir une dédicace de l'auteur et ils sont prêts à faire le pied de grue le temps qu'il faudra. De toute évidence, ce sont les «stars» qui attirent le plus de monde, comme ce fut le cas de l'auteur Yasmina Khadra, dont la vente-dédicace a drainé grand monde au stand des éditions Casbah. Plus d'une cinquantaine de personnes, avec son dernier roman, Les anges meurent de nos blessures, entre les mains ou plusieurs de ses ouvrages, attendent leur tour. Même ambiance lors de la vente-dédicace d'Amine Zaoui au stand des éditions El Ikhtilef, où beaucoup de jeunes sont venus à sa rencontre et acquérir son dernier roman, Nouzhatou el khater. Photo-souvenir avec l'auteur, échanges d'idées ou simple papotage sont le lot de l'écrivain et le tribut de la renommée. Cependant, on a malheureusement constaté que certaines maisons d'éditions ont voulu rentabiliser la popularité de leurs auteurs et ont fait gonfler les prix de leurs ouvrages, à l'exemple du roman de Yasmina Khadra, dont le prix a été majoré du jour au lendemain. L'auteure algérienne de renommée internationale, très appréciée dans le monde arabe, à savoir Ahlem Mestaghanemi, a, elle aussi, créé l'événement au stand Casbah. Une foule s'est amassée autour d'elle. On verra même des fans les yeux larmoyants lors de la vente-dédicace qui a durée tout l'après-midi. S'agissant des achats des visiteurs, ils sont très variés. Le livre scientifique et les ouvrages parascolaires restent toutefois les plus prisés. Le roman arrive en troisième position. Pourquoi le livre scientifique ? La réponse est simple, parce qu'il est indisponible dans les librairies. Les Algériens profitent donc de la présence des éditeurs étrangers pour faire leurs achats et éviter le dictat des libraires qui le revendent à des prix exorbitants. Les livres pour enfant tiennent aussi une grande place dans la liste des achats. Et il y en a pour tous les goûts et tous les âges. La bande dessinée a aussi gagné en public cette année, et un grand nombre de férus de mangas et de BD ont pris d'assaut les stands des éditions Dalimen et Z Link, qui a organisé plusieurs ventes-dédicaces durant le week-end. Par ailleurs, les rencontres littéraires organisées au Sila connaissent aussi un franc succès chez les visiteurs, dont certains n'hésitent pas à prendre part aux débats, créant ainsi un véritable échange entre les auteurs et le grand public, ce qui est une des vocations d'un salon du livre. W. S. M.