Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, a présidé, hier, une réunion avec les mouhafadhs. La rencontre que le Front de libération nationale (FLN) a préféré tenir à huis clos, précède celle du comité central prévue samedi prochain à l'hôtel El Aurassi. Il est évident qu'en rappelant les mouhafadhs, qui ont tous répondu à l'appel à l'exception de celui de Djelfa, le secrétaire général de l'ex-parti unique vise à mobiliser ses troupes en perspective de la session ordinaire du comité central. Les travaux de cette session sont visiblement très attendus compte tenu des dernières évolutions au sein et autour du parti. Surtout que les parties opposées à l'intronisation d'Amar Saïdani sont revenues à la charge. Aidés par les récurrentes sorties de ce dernier sur divers sujets, ses contestataires refusent de baisser les armes. Une remise en cause qui s'ajoute aux énormes difficultés du secrétaire général du FLN à trouver un consensus autour de la composante du bureau politique du parti, un choix pourtant annoncé au lendemain de la session «extraordinaire» du 31 août 2013. C'est dire que face à cette série de critiques, de l'extérieur comme à l'intérieur du parti, Amar Saïdani a intérêt à réussir ses actions. Surtout que le successeur d'Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti se donne des rôles plus qu'étendus, comme celui de s'exprimer régulièrement sur l'élection présidentielle d'avril 2014. Amar Saïdani n'hésite pas par ailleurs à évoquer l'agenda de la révision constitutionnelle qui devrait être du ressort du président de la République et de son gouvernement. Mais, visiblement Amar Saïdani veut étendre son champ de présence, quitte à provoquer des dégâts au sein des institutions. Une telle posture mettra sans doute Amar Saïdani sur des terrains glissants, qui risquent de remettre en cause son accession à la tête du parti. D'où peut être son option de se consacrer à la mobilisation interne et au renforcement de la cohésion dans les instances du Front. Le secrétaire général du FLN a dû manifestement se rendre compte que réussir ses «paris» et ses attaques contre le personnel politique du pays -même le Premier ministre n'a pas été épargné-, exige de lui une meilleure assise dans sa propre formation politique. Sinon, ses attaques et autres critiques donneraient plus à rire qu'à de sérieuses prises de notes. A. Y.