La participation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal au Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, tenu à Paris les 6 et 7 décembre 2013 pour représenter le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui a permis d'aborder avec le président français, François Hollande, outre les questions liées au continent noir, le partenariat liant Alger et Paris. Un partenariat qui s'est davantage développé durant les deux dernières années, selon M. Sellal lequel a indiqué à l'adresse des représentants de la presse algérienne et française, à l'issue de sont entretien avec M. Hollande, que les deux parties sont pour un partenariat d'«exception». Ce partenariat devrait connaître, à cours terme, un nouvel élan insufflé par la 1re session du Comité intergouvernemental qui se tiendra à Alger les 16 et 17 décembre prochains sous l'égide des Premiers ministres algérien et français, respectivement Abdelmalek Sellal et Jean Marc Ayrault. Cette réunion qui verra aussi la participation de nombreux ministres, constitue une «étape importante» dans la coopération entre Alger et Paris, estime la ministre déléguée française chargée de la francophonie, Yamina Benguigui. «Il s'agira pour les deux pays d'évaluer de nouvelles perspectives de coopération, notamment économique», précise Mme Benguigui dans une déclaration à la presse à l'issue d'un entretien avec M. Sellal. La ministre déléguée française estime également que la réunion des 16 et 17 décembre est aussi une «étape historique qui marque les résultats de la visite du président François Hollande à Alger, en décembre 2012». «Une nouvelle ère des relations algéro-françaises, fondée sur le dynamisme de nos entrepreneurs est définitivement enclenchée», ajoute t-elle. Et afin d'illustrer le développement du partenariat économique entre les deux pays dans une logique «gagnant-gagnant», une visite à Oran (Tramway d'Oran et usines de Renault et Lafarge) est prévue, dans le cadre du 1er Comité intergouvernemental. Ce Comité, faut-il le signaler, a été précédé par la 1re réunion du Comité mixte économique France-Algérie (Comefa), tenue le 28 novembre dernier à Paris en présence de Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, et Mustapha Benbada, ministre du Commerce et, du côté français Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Le 1er Comefa a ainsi permis aux représentants des deux pays méditerranéens de faire le point sur les projets engagés entre l'Algérie et la France. Ces projets connaissent, une «bonne» évolution estime M. Benyounès qualifiant aussi de «bonnes» les relations économiques entre les deux pays, «contrairement à ce qui se dit», souligne t-il. «Et comme nous sommes exigeants, tant du côté algérien que français, nous voulons que ces relations soient exemplaires, car j'ai constaté que la volonté politique existe des deux côtés pour atteindre cette exemplarité et c'est à nous de le prouver et le concrétiser», ajoutera-t-il. M. Benbada, lui met l'accent sur la nécessité de passer du cadre commercial à celui d'«un véritable» transfert de savoir-faire et de technologies. L'Algérie, selon le ministre du Commerce, a besoin d'un partenariat «durable» pour l'accompagner dans son processus de construction d'une économie «forte» et «productive», hors hydrocarbures. M. Benbada ne manquera toutefois pas de faire le point sur les relations commerciales entre les deux pays. Selon lui, la France qui a maintenu sa position sur une certaine catégorie de produits, notamment agricoles, a néanmoins régressé sur le plan des échanges, dans les produits industriels. Un constat confirmé par les statistiques douanières françaises qui font état d'une progression remarquables des exportations françaises vers l'Algérie, au cours du premier semestre 2013, portée essentiellement par la dynamique des ventes de céréales (notamment de blé) alors que les exportations de véhicules se sont régressées. Le secteur agroalimentaire demeure ainsi stratégique dans les échanges commerciaux entre l'Algérie et la France. Au cours du premier semestre 2013, «le poste céréales progresse en effet de +108%, à 548 millions d'euros contre 263 millions d'euros au premier semestre 2012», précisent les Douanes françaises citées par le Trésor français. Les exportations françaises vers l'Algérie, ont enregistré, de janvier à fin juin 2013, une hausse de 5,8% par rapport à la même période de 2012, pour atteindre 3 milliards d'euros. S'agissant des importations de la France en provenance d'Algérie, elles ont, quant à elles, enregistré une forte hausse (+49,7%), à 2,4 milliards d'euros, contre 1,6 milliard d'euros durant la même période 2012. Cette évolution est principalement imputable au pétrole qui représente près de la moitié des importations françaises (1,1 mds euros). Hors hydrocarbures, les importations françaises progressent de +7,4% (51 millions d'euros, dont le 3/5e en engrais et produits azotés). Ainsi, il s'avère clair que les échanges commerciaux entre les deux pays se limitent essentiellement aux hydrocarbures pour la partie algérienne et aux services, notamment bancaires, l'agroalimentaire, les produits pharmaceutiques et les produits issus de l'industrie automobile pour la partie française, alors que les potentialités sont «énormes», estiment les experts économistes. La ministre du Commerce, Nicole Bricq, en visite à Alger, en septembre dernier, a laissé entendre que la France veut impulser davantage ses relations commerciales avec l'Algérie. Selon Mme Bricq : «les acteurs du commerce de nos deux pays, évidemment le service économique de l'ambassade, la Chambre de commerce et d'industrie, Ubifrance, les régions, les Chambres de commerce françaises, doivent mieux conjuguer leurs efforts». C'est dire que la France qui œuvre à construire une alliance industrielle solide avec l'Algérie veut surtout rester le premier partenaire commercial de l'Algérie. B. A.