Corruption et scandales financiers, droits de l'Homme, sont les thèmes de prédilection qui, à côté des promesses de bien-être social, font une incursion dans le débat politique à quelques quatre mois de la présidentielle d'avril 2014. Lors de la campagne à venir, en effet, le candidat du pouvoir, qu'un mystère entoure encore son identité et quel que soit son nom, développera certainement des arguments qui sont connus d'avance. Ceux-là, même que le Premier ministre a développé lors de ses pérégrinations dans les wilayas, à savoir la stabilité du pays, résultat de la politique de réconciliation nationale initiée par le président Bouteflika, ayant permis à l'Algérie de retrouver le chemin du développement, que le gouvernement s'emploie à booster à travers les visites d'inspection des projets d'infrastructures de base et le lancement d'autres de nature à améliorer le niveau de bien-être social. Des «rallonges budgétaires» sont annoncées dans chaque wilaya visitée, pour la réalisation davantage de logements, universités et infrastructures sportives pour les jeunes. Une carte sûre, à même d'assurer le plébiscite de tout candidat. Si le pays a définitivement tourné la page de la décennie noire, toutefois les défis à relever pour le prochain candidat auront pour noms contrebande et trafic aux frontières et lutte contre la bureaucratie. Il va sans dire que si le président Bouteflika décide de briguer un quatrième mandat, il aura le soutien de plusieurs formations politiques, à savoir le FLN, RND, le TAJ et le MPA, ainsi que ses habituels comités de soutien. Le PT, dont la décision n'est pas encore connue définitivement vis-à-vis de cette échéance, a affirmé toutefois, dans le sillage de son 7e congrès par la voix de sa secrétaire générale, qu'il ne soutiendra pas un candidat de l'opposition, en s'inscrivant contre la limitation de mandats mais pour la révocabilité du mandat, tout de même. Du côté de l'opposition, l'on n'appréhende pas moins cette échéance électorale en mettant de côté les meilleurs atouts. Le principal challenger de Bouteflika, et qui a pour nom Ali Benflis, compte déjà des comités de soutien, qui se font de plus en plus nombreux à travers le territoire national, en plus de pouvoir se targuer du ralliement de plusieurs personnalités, d'anciens ministres et personnalités de premier ordre qui n'attendraient que la déclaration de candidature de Benflis pour lui apporter leur soutien. Une équipe d'experts est actuellement en train de mettre les dernières retouches au programme électoral du candidat Benflis, selon des informations de presse. Le FFS, qui n'a pas tranché sa position quant à sa participation ou non à ces joutes électorales, n'est ni pour ni contre un quelconque candidat, comme affirmé par son premier secrétaire, qui met en garde contre «le risque d'une explosion sociale» dans le cas où cette élection serait fermée. Alors que le premier secrétaire estime nécessaire «un consensus national, non pas autour d'une élection ou d'un candidat, mais autour du principe de sauvegarde de la Patrie» notamment, son groupe parlementaire s'est particulièrement distingué en soulevant nombre de questions liées au chapitre des droits de l'Homme, susceptibles de lui donner un avantage sur ses probables concurrents, dans le cas où il trancherait en faveur d'une participation. Il s'agit, entre autres, dans ce sens, d'une série de propositions pour l'indemnisation de ses militants victimes de la répression en 1963, de réclamer la vérité autour de certains assassinats politiques, et des événements de Guerara (Ghardaïa). Saïd Sadi, quant à lui, s'est joint au groupe des vingt partis et personnalités, réunis autour des partis islamistes et conservateurs, qui réclament la mise en place d'une commission nationale indépendante du pouvoir pour la supervision de l'élection présidentielle, et table aussi sur «un consensus autour d'un minimum républicain». L'instance des partis du Pôle nationaliste (le Front de la bonne gouvernance, le Parti national libre et le Parti national algérien) qui a, pour sa part, appelé ces jours derniers à reporter la révision de la Constitution à l'après élection présidentielle de 2014, annonce sa «pleine mobilisation» au service des intérêts suprêmes du pays, en appelant, les Algériens à «s'unir pour faire face à la corruption et aux ennemis de l'Algérie». Alors que l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), quant à elle, paraît évoluer en rangs serrés derrière le SG du MSP, Abderrazak Makri, la mouvance islamiste n'en finit pas de consommer ses divisions. Le décor est ainsi planté pour une présidentielle qui se présente sous une équation à plusieurs inconnues, dont la plus illustre est celle de l'identité des principaux candidats. Parler de programmes, cela équivaudrait carrément à évoquer une arlésienne ! A. R.