L'Algérie considère que l'adoption par le Conseil de sécurité, deux semaines après le début de l'agression israélienne contre Ghaza, de la résolution 1860 appelant à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture de corridors humanitaires, est «un pas qui reste en deçà des attentes de la communauté internationale qui exige l'arrêt total de l'agression et le retrait des troupes militaires israéliennes». L'Algérie considère que cette résolution, si elle n'est pas suivie d'une mise en œuvre sur le terrain, avec des mesures concrètes et contraignantes pour Israël, «demeurera sans conséquence sur le cours des événements». Elle rappelle également que la levée immédiate du blocus demeure une exigence de la communauté internationale. L'Algérie, qui s'incline devant la mémoire des victimes de la barbarie israélienne, réitère sa «ferme condamnation de cette agression contre le peuple palestinien» et «interpelle la communauté internationale sur l'extrême gravité de la situation humanitaire qui prévaut à Ghaza et de l'urgence qu'il y a à répondre aux besoins pressants de la population et sa protection», ajoute-t-on. Elle appelle la communauté internationale à exercer les pressions nécessaires pour amener Israël à se conformer au droit international et au droit humanitaire. Elle estime aussi qu'il ne peut y avoir de paix juste et durable dans la région sans la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien qui passe par le retrait inconditionnel d'Israël de tous les territoires occupés en 1967 et l'édification de l'Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale. L'Algérie lance un appel pressant aux frères palestiniens afin qu'ils «transcendent leurs divergences et fassent prévaloir l'intérêt national sur toute autre considération, car seule l'unité des rangs permettra la réalisation des objectifs nationaux et légitimes du peuple palestinien». Hamas n'en pense pas moins quant à l'inutilité de cette résolution et ses effets sur le terrain. L'objectif de la guerre déclenchée par Israël n'est pas celui avoué par l'Etat hébreu et ses alliés, notamment Washington, à savoir «mettre hors d'Etat de nuire l'organisation terroriste Hamas». Israël sait qu'il ne peut mettre hors d'état de nuire un peuple, d'autant plus que c'est ce qu'il a essayé de faire pendant les soixante ans d'occupation, d'oppression et de crimes. En fait, et c'est l'habitude d'Israël, à chaque fois que des échéances électorales approchent sur fond de scandales qui éclaboussent l'establishment israélien, Tel-Aviv met en avant sa sécurité et montre du doigt une quelconque partie, car si Hamas n'existait pas, Israël l'aurait inventé. D'ailleurs, Israël n'a-t-il pas tout fait pour affaiblir l'OLP au profit des islamistes ? N'a-t-il pas tout fait pour faire capoter les accords de paix de 1993 du vivant de Arafat qui avait pignon sur rue et jouissait d'une crédibilité aussi bien auprès des différentes factions palestiniennes qu'au niveau mondial. Manifestement, le Conseil de sécurité est devenu un conseil d'insécurité puisqu'il fait le jeu d'Israël et adopte une résolution mi-figue mi-raisin qui ne contraint pas Israël à se soumettre à la volonté de la communauté internationale. A. G.