Le premier syndicat à trancher pour une grève d'une semaine reconductible est l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation). Cette organisation, regroupant les travailleurs des deux paliers, primaire et moyen, soutient que la rencontre syndicats-tutelle n'a apporté aucune satisfaction au partenaire social. Selon ses représentants, aucune des revendications remises sur la table n'a été prise en charge par les services du département de Abdelatif Baba Ahmed. Ce dernier arguant du fait que cela ne relève pas de ses prérogatives et que c'est au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de décider seul des mesures à prendre. Cette semaine, le Snapest a décidé, à l'issue d'une réunion de son conseil national portant notamment sur l'actualisation de la prime du Sud, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 et non 2012, d'une grève de deux jours, les 26 et 27 janvier. Le syndicat menace de prolonger la durée de la protestation si le ministère de tutelle ne réagit pas face à la reprise de ces actions protestataires. Meziane Meriane, le porte-parole du Snapest, parle d'un «mépris affiché par le ministère» et affirme que cela ne pourrait durer longtemps. Le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), de son côté, envisage de s'allier au mouvement protestataire. Il n'a toutefois arrêté ni la date ni la durée. Le syndicat prévoit une réunion de son conseil national afin de trancher la question, le 25 janvier prochain. Dans leurs revendications, les syndicats en colère soulèvent également le problème des enseignants du technique, victimes du démantèlement, à la hâte, de l'enseignement technique, décidé à l'époque de l'ancien ministre, Boubekeur Benbouzid, dans le cadre, soi-disant, des réformes engagées dans le secteur. L'apaisement promis pour les élèves et leurs parents, au cours de cette année scolaire 2013-2014, est loin d'être une réalité. Bien au contraire, les indices sont au rouge. De la situation «précaire» des enseignants et de l'ensemble des travailleurs, de façon générale, au manque des moyens pédagogiques dans les établissements scolaires...à l'absence d'un dialogue véritable entre le ministère et le partenaire social, tout est annonciateur de nouvelles perturbations dans le secteur. Et comme d'habitude, ce sont les élèves qui en paient les frais, victimes d'un bras de fer qui reste inexpliqué jusqu'à présent. Des parents d'élèves et des citoyens, représentant la société civile, demandent aux enseignants de recourir à d'autres moyens que les grèves pour faire «fléchir» le ministère. Ils considèrent que le recours à la grève n'est jamais une solution en l'état actuel des choses. K. M.