Si l'argent est le nerf de la guerre, le savoir et la connaissance sont le nerf de l'économie. L'évolution vertigineuse de l'économie mondiale a confirmé cette réalité qui veut que les entreprises doivent vaincre ou disparaître. Fonder une économie basée sur le savoir et la connaissance n'est plus un luxe, c'est une nécessité. Et qui dit savoir et connaissance dit évidemment hommes et femmes. Tout repose sur la bonne formation de l'élément central de l'outil de production et du travail, les ressources humaines. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a expliqué samedi dernier à Boumerdès que cet élément fait défaut en Algérie. Selon ses déclarations, il n'existe en Algérie qu'une poignée d'écoles capables d'offrir aux entreprises des ressources humaines de qualité. Le ministre en charge du secteur a parlé particulièrement de la prise de décision, cet élément qui peut détruire une entreprise ou la propulser à des niveaux de développement importants. Notre pays semble être en retard dans ce domaine et des mesures s'imposent. A en croire ses dires, l'Algérie doit avoir un grand nombre d'écoles de très haut niveau qui seront chargées de suivre l'évolution des techniques de gestion. La gestion d'une entreprise repose essentiellement sur cette bonne décision, même si, de l'avis du ministre, «toute décision est mauvaise». Donc, il s'agit de former, de préparer et d'offrir des outils efficaces aux cadres gestionnaires dans le souci de maintenir les wagons sur les rails. Le savoir, pense Temmar, est la base et le centre du développement. Le département de l'industrie s'attelle ainsi à mettre en place une noria d'écoles de formation de qualité afin d'éviter aux entreprises des défaillances et des chocs imprévisibles, innombrables en ces moments de crise. Temmar ne cache nullement que «le problème de notre économie nationale réside généralement dans une ressource humaine qualifiée et compétente, capable de gestion, de maîtrise et de prise de décisions opportunes dans tous les domaines». A en croire M. Temmar, le management des entreprises algériennes est loin des normes, ce qui a incité son département à mettre en place un projet qui consiste en la création de plusieurs «entreprises de formation» pouvant offrir aux entreprises des cadres formés spécialement pour prendre des décisions. Aux yeux de M. Temmar, notre pays a besoin d'un grand nombre de ce genre d'écoles pour répondre à la demande exprimée par les entreprises qui sont en perpétuelle ascension. Néanmoins, il faut dire que certaines organisations privées ont déjà préparé des projets qui visent à accompagner les entreprises, ce qui démontre que le manque est flagrant dans ce domaine. La Confédération algérienne du patronat (CAP) prévoit la création d'une académie algérienne de chefs d'entreprise. Ce cadre d'accompagnement permettra aux entreprises d'améliorer leur production et conquérir des marchés internationaux, ont fait savoir les concepteurs du projet. Les futurs managers qui sortiront de cette académie auront une formation adéquate en matière de management et de maîtrise des paramètres des marchés internationaux. Côté chiffres, en Algérie, selon une étude réalisée il y a quelques années, seulement 500 PME algériennes ont plus ou moins consenti des investissements immatériels. Elle a révélé aussi que 44,3% des petites et moyennes entreprises n'ont strictement rien investi dans les TIC, alors que dans les pays de l'OCDE une moyenne de 28,2% du PIB est investie dans les nouvelles technologies et 36% du PIB au Japon. S. B.