Malik Boumati Depuis le changement opéré durant la saison estivale de l'année 2011 dans le secteur des transports à Tizi Ouzou, les usagers souffrent le martyre dans leurs déplacements. Particulièrement à l'intérieur du territoire de la wilaya. Deux paramètres ont changé depuis cette période; la durée du déplacement et le prix du billet et, dans les deux cas, c'est l'usager qui paie les frais d'une décision prise dans la précipitation. Pour les milliers d'employés, villageois exerçant au niveau du chef-lieu de wilaya, il faut au moins une escale pour rentrer du boulot. C'est-à-dire que pour quitter la ville de Tizi Ouzou, le citoyen doit prendre un trolley pour rallier l'une des gares intermédiaires ouvertes au même moment que la nouvelle gare, qualifiée pompeusement de multimodale, ensuite utiliser un autre moyen de transport (bus, fourgon aménagé ou taxi) pour rejoindre son chef-lieu communal ou de daïra qui se trouve être, dans la plupart des cas , une autre escale qui le mènera vers son village de résidence. Et cette dernière escale est la plus problématique dans la mesure où non seulement il y arrive le soir, mais en plus, il doit compter sur des transporteurs clandestins qu'il ne trouve pas à tous les coups. En somme, pour les usagers la durée de déplacement du chef-lieu de wilaya vers leurs villages de résidence a plus que doublé comparativement à la période qui a précédé la mise en place du nouveau plan de circulation. Et quand des travaux sur des chantiers freinent la circulation, ce qui est souvent le cas particulièrement sur la route nationale 12, le déplacement devient tout simplement un cauchemar pour les usagers des transports publics, mais aussi pour les automobilistes. Il faut savoir que dans la wilaya de Tizi Ouzou, le moyen de transport le plus utilisé reste bel et bien le fourgon aménagé, encouragé par le relief accidenté d'une bonne partie de la wilaya. Mais les bus continuent à rouler dans une grande partie de la région, leur nombre étant cependant très réduit. Il faut savoir aussi que les bus opérant dans la wilaya desservent généralement les chefs-lieux de daïras et qu'il s'agit de minibus de 25 à 30 places et de vieux autocars de marque Snvi. Tous les chefs-lieux de daïras sont desservis par ce moyen de transport à l'exception de Beni Douala, Ouadhias, Ouaguenoun, Makouda et At Yanni, selon un employé de la gare routière de Tizi Ouzou. Il est évident que les déplacements par bus durent encore plus longtemps même si cela reste relativement moins cher que quand les usagers utilisent les fourgons aménagés ou les taxis. Mais depuis ce fameux été 2011 qui a vu la délocalisation de la gare routière vers le nouveau site de Bouhinoun, le secteur des transports a connu une hausse scandaleuse des tarifs. Les transporteurs de la ligne Tizi Ouzou - Alger qui ont mené à cette époque une grève de deux mois, ont fini par reprendre le boulot, mais en augmentant les tarifs de 50% et de façon illégale. Cette hausse n'inclut pas les 15 dinars que l'usager paie en plus pour rallier la nouvelle gare «multimodale». Cette décision des transporteurs et l'impuissance des pouvoirs publics de faire respecter la loi a encouragé les transporteurs des lignes intérieures de la wilaya à faire de même, alors qu'en termes de réglementation et de distance assurée dans le transport ils devaient procéder à la réduction des prix puisqu'ils ne prenaient plus les voyageurs à partir du chef-lieu mais des gares intermédiaires implantées à plusieurs kilomètres de la ville des genêts. Il faut signaler tout de même l'exception des transporteurs de fourgons aménagés desservant Tizi Rached qui avaient décidé de réduire les prix de place au lieu de les augmenter comme leurs «confrères». Toute cette situation a causé des désagréments certains aux usagers dans cette wilaya qui se retrouvent contraints de payer plus pour un déplacement plus lent, mais le ministre des Transports, Amar Ghoul, a donné une petite lueur d'espoir, lors de sa dernière visite le 12 janvier dernier, quand il a décidé l'inscription d'une gare routière de type A à l'indicatif de la wilaya. Le secteur connaîtra une certaine organisation qui bénéficiera aux usagers et mettra fin au caractère «multimodal» de la gare ferroviaire de la wilaya. Elle mettra fin également à l'anarchie qui touche ce secteur depuis plusieurs années avant qu'elle ne soit accentuée par les conditions de délocalisation de l'ancienne gare routière. M. B.