L'Orchestre symphonique national (OSN) a donné, dimanche dernier au Théâtre national algérien (TNA), un concert sous la direction du maestro Thomas Dubienko, avec le soliste violoniste Alain Arias. Lors de cette soirée, la prouesse des artistes et la beauté de la musique ont subjugué le nombreux public présent. Au menu, trois partitions d'une grande beauté où la complexité des accords s'harmonise avec la magie d'une mélodie joyeuse et réjouissante. Le La est donné avec l'ouverture de Don Giovanni de Mozart. Dès le premier accord, Thomas Dubienko et les musiciens de l'orchestre illustrent une véritable symbiose. La baguette du maestro insuffle le rythme et les gammes ascendantes et descendantes. La seconde partition de cette soirée a été donnée avec la hardiesse des quatre coups de timbales, annonçant le concerto pour violon et orchestre en Ré majeur, Op.61 de Beethoven avec le soliste Alain Arias. Les mélomanes ont pu apprécier ce bijou de Beethoven, qui demeure à ce jour l'unique partition pour instrument à cordes. Alain Arias, véritable virtuose, fit voltiger son archer sur les cordes, offrant aux présents de véritables paysages lyriques. Sa talentueuse interprétation transcende l'ouïe pour éveiller tous les autres sens et inviter le public charmé par tant d'harmonie à découvrir un univers où la volupté s'aiguise avec sérénité. Ainsi, les présents ont pu apprécier le premier mouvement, Allegro ma non troppo, le deuxième mouvement, Larghetto et le troisième mouvement, Rondo-Allegro. Il est à souligner que ce concerto de Beethoven fait des références implicites à la haute qualité de l'école de violon française, en hommage aussi à la révolution française qui a apporté un souffle de nouveauté dans une écriture résolument moderne de ce concerto, qui «associe le style symphonique et la virtuosité, la musicalité, l'éclat sonore dans un contexte qui n'était plus celui d'une tension entre le soliste et l'orchestre, mais celui d'une complicité de jeu». La complicité entre les musiciens de l'OSN, le maestro et le soliste a sublimé ce concerto, offrant au public l'image d'un Beethoven humaniste, accessible, et foncièrement emprunt de légèreté et de lyrisme. La dernière composition proposée sera le fameux opéra bouffe de Hayden, London, misant sur des notes complexes tout en légèreté, dont le paradoxe des opéras Bouffons où la rigueur des notes valse avec la légèreté des tonalités. Il est à noter que la symphonie n° 104, dite Londres, est «la douzième et dernière des anglaises». C'est aussi la dernière de ses symphonies. Au final, c'est un standing ovation qui salue la prestation des musiciens. A la fin du concert, le directeur de l'Orchestre symphonique, Abdelkader Bouazzara, confie : «Cela a été une soirée riche en émotions musicales. J'ai beaucoup apprécié l'interprétation du passage du concerto de Beethoven admirablement interprété par Alain Arias. Thomas Dubienko a également su diriger admirablement les musiciens de l'OSN qui ont relevé le défi de la difficulté de ces partitions avec brio. Je les remercie pour cela ainsi que le public qui est venus nombreux». S. B.