Concept nouveau, l'économie verte fait son entrée dans le monde et ne cesse de faire parler d'elle au vu des avantages qu'elle accorde notamment pour l'homme et pour l'environnement. D'ailleurs, le mouvement vers la durabilité environnementale et les économies plus vertes s'accélère, et des dizaines de millions d'emplois verts sont déjà créés aux quatre coins de la planète. Citons à titre d'exemple les Etats-Unis qui en 2010 ont vu 3,1 millions de personnes employées dans les biens et services écologiques, soit 2,4%, un chiffre qui est en constante augmentation. Idem pour le Brésil où 2,9 millions d'emplois verts ont été créés à cette même date soit 6,6% de l'emploi formel, et ce, dans des secteurs destinés à réduire les dommages causés à l'environnement. Cette croissance de l'emploi est surtout relevée dans le secteur des énergies renouvelables, augmentant à un rythme global de 21% par an. Un secteur qui emploi aujourd'hui près de 5 millions de travailleurs, un peu plus du double par rapport au nombre de personnes qui y travaillaient quelques années auparavant. La mutation vers l'économie verte est dictée par le fait que le modèle de développement actuel n'est pas viable non pas seulement pour l'environnement, mais aussi d'un point de vue économique, social, et d'emploi. Selon l'Organisation internationale du travail, «le modèle de développement du passé est très exigeant en ressources et s'accompagne de coûts grandissants, d'une perte de productivité et d'une activité économique perturbée». Les estimations basées sur le modèle de Global Economic Linkages (GEL)- interdépendance économique mondiale- du BIT montrent que si le scénario reste inchangé, les niveaux de productivité en 2030 seront de 2,4% inférieurs à ceux d'aujourd'hui et de 7,2% inférieurs d'ici 2050. Ces estimations sont conformes aux conclusions de plusieurs études évaluant les dommages économiques liés à la dégradation de l'environnement et à la perte des services éco-systémiques de base. Le modèle de développement actuel est également inefficace en ce qui concerne l'emploi productif et le travail décent. Pire encore, il a engendré l'installation d'une instabilité systémique croissante liée au secteur financier, dont le coût pour les entreprises et les travailleurs dans l'économie réelle est particulièrement élevé. Au-delà des coûts consécutifs à la destruction d'emplois et à la perte de revenus résultant de la surexploitation des ressources naturelles, l'Organisation internationale du travail recense aussi d'importants coûts sociaux associés à la dégradation de l'environnement. Améliorer le bien être humain et l'équité sociale Basculer vers une économie verte permet une amélioration du bien être humain et de l'équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. Plus simplement, l'économie verte a pour caractéristique un faible taux d'émission de carbone, l'utilisation rationnelle des ressources et l'inclusion sociale. Dans ce type d'économie, la croissance des revenus et de l'emploi doit provenir d'investissements publics et privés qui réduisent les émissions de carbone et la pollution, renforcent l'utilisation rationnelle des ressources et l'efficacité énergétique, et empêchent la perte de la biodiversité et de services environnementaux. Il va sans dire que l'économie verte crée des emplois dans une panoplie de secteurs d'activité. La plupart des études montrent que des gains nets sont possibles. Ils sont de l'ordre de 0,5 à 2% et génèrent pas moins de 15 à 60 millions d'emplois supplémentaires à l'échelle mondiale. Des stratégies de croissance verte plus ambitieuses pourraient se concrétiser par des gains nets d'emploi supérieurs en déclenchant une nouvelle vague d'investissements dans l'économie réelle. Un potentiel considérable existe déjà dans les pays émergents ou en développement. Par exemple, des investissements internationaux ciblés de 230 milliards de dollars par an en vue de limiter la déforestation et la dégradation des forêts pourraient financer jusqu'à 8 millions d'emplois à temps plein supplémentaires dans les pays en développement. En Afrique qui regorge de potentialités énormes sur tous les plans, l'économie verte est en train de faire son apparition, l'ambition étant de parvenir au développement durable et d'éradiquer la pauvreté dont elle souffre. Car, ce continent fait face à moult problèmes, notamment de surexploitation de ses ressources naturelles. La présence de grands groupes internationaux dans la région participent à booster la croissance des pays africains qui est très positive. Seulement, cette surexploitation des ressources naturelles créent d'autres difficultés de la dégradation des sols, de l'épuisement de ces ressources.... l'Afrique ne doit pas se contenter d'importer des concepts, mais de les adapter à ses besoins et ses spécificités. Elle doit prendre ce qui est nécessaire et utile pour son développement et s'inspirer surtout de la technologie et du savoir faire étranger pour se développer. Pour assurer cette transition vers l'économie verte, les gouvernements africains se doivent d'adopter une démarche qui leur permettra de prendre en charge les préoccupations des populations en s'assurant les moyens de développement, en répondant de façon plus appropriée aux attentes et aux besoins du continent africain en termes de développement humain, de lutte contre la pauvreté, d'accès à l'énergie pour tous, à une meilleure santé, à l'utilisation des déchets comme un potentiel économique ainsi que la création de chaînes de valeurs vertueuses, notamment autour des propositions alternatives visant la promotion des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique dans le cadre du développement durable. Les pays africains doivent aller vers l'innovation, la diversification de la production pour créer de la richesse, des emplois durables et réduire ainsi la dépendance vis-à-vis des pays étrangers. Mais, il est tout aussi utile de mettre en place un partenariat international en matière de financement et de transfert de la technologie. B. A.