Mohamed Rahmani Dans les articles 25 et 26 de la loi d'orientation sur l'éducation nationale, il est notamment souligné le rôle des parents d'élèves en leur qualité de membres de la communauté éducative qui doivent participer directement à la vie scolaire en entretenant des rapports constants avec les enseignants, les éducateurs, les chefs d'établissements et en contribuant à l'amélioration de l'accueil et des conditions de scolarité de leurs enfants. Ils participent indirectement par le biais de leurs représentants aux différents conseils régissant la vie scolaire institués à cet effet. Les associations de parents d'élèves peuvent faire des propositions au ministre chargé de l'éducation nationale et aux directions de l'éducation au niveau des wilayas. Dans la réalité et sur le terrain, on est bien loin de tout cela, presque chaque établissement scolaire a une association de parents d'élèves, et elles dépassent le nombre de 300. Des associations fantômes pour la plupart d'entre elles et qui ne daignent faire une apparition qu'occasionnellement. Elles ont pris l'habitude de se manifester à la fin de l'année scolaire, la journée du savoir ou lors des grèves cycliques qui secouent le secteur. «Nous ne nions pas que certaines associations sont très actives, soulèvent des problèmes et essayent de trouver des solutions en collaboration avec les responsables du secteur, avec les élus et les membres de l'exécutif de la wilaya, elles font un travail appréciable mais hélas d'autres font juste de la figuration et n'apparaissent qu'en début ou en fin d'année», nous a affirmé un membre du bureau de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya d'Annaba. Il faut dire aussi que la plupart des membres des bureaux des associations, et même les présidents, ignorent les dispositions de la loi d'orientation sur l'éducation nationale et relatives aux associations. «Nous n'avons jamais assisté à un conseil quelconque au niveau des établissements scolaires, je ne savais pas qu'on pouvait le faire et maintenant que vous le dites je vais m'informer sur cela», nous a déclaré un parent d'élève membre d'une association. Le principe d'action des parents d'élèves est de promouvoir le bien-être de l'ensemble des élèves dans le primaire, le moyen ou le secondaire. Tous les parents d'élèves ont le même principe d'action : promouvoir le bien-être de l'ensemble des écoliers, collégiens ou lycéens, ce qui leur permet de garder un contact privilégié avec le parcours scolaire des élèves. L'association n'a pas à interférer dans la pédagogie, qui est du ressort exclusif des professeurs formés pour cela, mais elle peut intervenir et donner son avis sur des questions qui ont trait aux questions d'hygiène, de poids des cartables, d'emplois du temps ou à la mise en place d'un système qui aiderait les élèves. Elles peuvent aussi intervenir pour améliorer les conditions d'enseignement dans les classes : chauffage, disponibilité des outils pédagogiques, mobilier scolaire, aide aux plus démunis, vétusté des locaux pédagogiques, aménagements intérieurs ou aux abords des établissements. Dans la réalité, elles ne sont que quelques-unes à s'inquiéter de tout cela, particulièrement du chauffage dans les écoles primaires, dans certaines les élèves grelottent de froid en hiver, ou encore de la surcharge des classes où les enfants étouffent. Un nombre élevé d'élèves par classe ne permet pas à un enseignant de bien les suivre. Leurs doléances sont transmises à la direction de l'éducation qui, au niveau du service de la programmation et du suivi essaye de satisfaire ces demandes en adressant au ministère de tutelle les besoins en matière de constructions scolaires. Les soucis relatifs au transport scolaire et à la restauration sont formulés lors des réunions des associations et de la fédération, qui organise des rencontres cycliques avec la direction de l'éducation pour soulever tous ces problèmes. Les présidents d'APC sont eux aussi concernés et, comme cela a été le cas pour la commune d'Annaba, une enveloppe conséquente a été allouée sur le budget de cette institution pour exécuter des travaux de réparation et de réhabilitation de certaines écoles primaires qui tombent en ruines faute d'entretien. Il faut dire aussi que dans certaines écoles, collèges ou lycées, ces associations ne se manifestent pas du tout et n'entreprennent aucune action pour améliorer les conditions de scolarisation des enfants, excepté quand il s'agit de réagir aux grèves. Celles-ci interviennent à chaque fois pour interpeller la tutelle et exiger que leurs enfants retrouvent les bancs de l'école. Une fois passé «l'orage», elles reviennent à leurs anciennes habitudes, c'est-à-dire se faire oublierjusqu'au prochain événement. En somme des associations pour faire juste «tout comme» sans plus. Elles existent parce qu'il le faut bien, pas de bilan moral ou financier, pas d'actions ni aucune présence sur le terrain, on en vient jusqu'à se demander si elles existent vraiment. M. R.