Le secteur du Btph (bâtiment, travaux publics et hydraulique) connaît un développement sans précédent ces dernières années. En effet, les pouvoirs publics ont, depuis au moins 1999, inscrit ce secteur au cœur de la politique économique du pays. Toutefois, au-delà de la volonté affichée au plus haut lieu de l'Etat, ce développement est tributaire de la mise en œuvre de tous les moyens disponibles. La réussite des réalisations des différents chantiers mis en œuvre se fait en complémentarité avec les autres paramètres : la nature des matériaux de construction locaux utilisés, la qualification de la main-d'œuvre spécialisée, l'organisation des chantiers et la compétitivité des entreprises privées auxquelles l'Etat refuse, parfois, de se substituer. Actuellement, il existe beaucoup d'entreprises privées nationales et leur nombre continue d'augmenter. Toutefois la main-d'œuvre qualifiée est rare. Il est désormais établi que les métiers de coffreur, ferrailleur, maçons et le personnel d'encadrement expérimenté sont plutôt des denrées rares. Les spécialistes indiquent qu'actuellement l'Algérie possède environs 12 000 architectes pour 1 541 communes, soit un ratio de 8, également 2 500 ingénieurs soit un ratio de 2. Pour la main-d'œuvre qualifiée, on enregistre 450 000 diplômés pour 900 centres de formation professionnelle. Des chiffres en deçà des standards internationaux. Cette situation a fait que l'Algérie se trouve en déficit de main-d'œuvre pouvant mettre sur pied les projets lancés par les pouvoirs publics dans le domaine des travaux publics et du bâtiment. Les candidats à ces emplois ne se bousculent guère, comme c'est le cas pour d'autres secteurs non moins importants. Faisant état de cette situation, les autorités algériennes tentent depuis quelques années de faire redorer ces métiers au regard des jeunes inscrits à la formation professionnelle. Un nombre de mesures d'encouragement sont prises et concrétisées via des décisions intersectorielles. Selon certains professionnels, l'insécurité au travail dans le domaine du bâtiment en Algérie et les grands risques qui caractérisent ce travail sont à l'origine du désintéressement des jeunes. On enregistre en effet des situations où prévaut le manque de conditions minimum d'hygiène et de sécurité et où est enregistré le plus grand nombre de décès et de handicapés abandonnés à leur sort, faute d'une couverture sociale. Ainsi, l'insécurité conjuguée à une rémunération peu encourageante dissuadent les plus audacieux des jeunes, même ceux au chômage et sans qualification, à faire carrière dans le domaine. Toutefois et quelles que soient les raisons qui pourraient éloigner les jeunes de ces métiers il est indispensable de remédier à la situation. Pour les autorités, la principale problématique est de savoir comment intéresser ces jeunes aux métiers du bâtiment d'autant plus que de grands chantiers sont inscrits dans le programme présidentiel. Pour les experts, l'amélioration de la qualité de l'emploi, assurer au travailleur de bonnes conditions de travail, sont, entre autres, les conditions qui doivent être prises en compte. L'autre démarche adoptée par les pouvoirs publics dans ce sens est de faire appel à l'expertise étrangère. En effet, afin de réaliser ce défi dont l'importance est capitale pour le devenir des différents secteurs, l'Algérie fait appel en matière de formation à l'expertise étrangère et aux opérateurs du domaine. Mais elle reste toujours une solution conjoncturelle... S. B.