Le secteur de Btph (Bâtiment, Travaux Publics et Hydraulique) connaît un développement sans précédent. Les pouvoirs publics ont, depuis au moins 1999, inscrit ce secteur au cœur de la politique économique du pays. Toutefois, au-delà de la volonté affichée au plus haut lieu de l'Etat, le développement de ce secteur reste tributaire de la disponibilité de tous les moyens ou paramètres nécessaires, entre autres, les matériaux de construction, la qualification de la main-d'œuvre spécialisée, l'organisation des chantiers, l'adoption de méthodes et matériaux modernes de construction et la compétitivité des entreprises privées (auxquelles l'Etat refuse parfois certains chantiers). Actuellement, il est de notoriété publique que le nombre des entreprises privées nationales continue d'augmenter. Toutefois, la main-d'œuvre qualifiée est rare. En effet, dans l'Algérie de 2013, il est malheureusement établi que les métiers de coffreurs, ferrailleurs, maçons et de personnel d'encadrement expérimenté sont plutôt des denrées rares. Les chiffres donnent froid dans le dos : il existe environ 12 000 architectes pour 1 541 communes soit un ratio de 8, également 2 500 ingénieurs, soit un ratio de 2. Pour la main-d'œuvre qualifiée, on enregistre 450 000 diplômés pour 900 centres de formation professionnelle… Les matériaux de construction demeurent également un goulot d'étranglement handicapant. Les agrégats, le sable, le gravier de carrière connaissent une hausse de prix vertigineuse lorsqu'ils sont disponibles. Et pourtant les agrégats ainsi que le ciment sont des éléments déterminants dans le coût de chaque projet. Le ciment, quant à lui, malgré sa disponibilité sur le marché parallèle à des prix qui dépassent l'entendement, demeure parfois introuvable dans les cimenteries censées alimenter légalement le marché. Les raisons invoquées vont de la rupture des stocks dans les cimenteries pour cause de mauvaise gestion à l'arrêt technique programmé. La spéculation prend alors le relai et le sac de ciment atteint des prix imprévus et difficiles à soutenir par les entreprises. Ce qui engendre des coûts supplémentaires. Confrontés à des échéances d'achèvement des travaux précises, les pouvoirs publics doivent prendre en ligne de compte les entraves citées sommairement ci-dessus. Et d'une manière durable et réfléchie. Car, les mesures prises dans ce genre de situation (recours à la main-d'œuvre étrangère, surtout chinoise car perçue comme étant l'une des plus performantes et en même temps bon marché, ainsi que les importations tous azimuts de matériaux de construction) ne sont que des solutions conjoncturelles et provisoires. Et le provisoire ne dure pas ! S. B.