Dans ses différentes déclarations aux journalistes, Omar Meridja, le président de la Fédération algérienne de judo a, à chaque fois, indiqué que les résultats enregistrés par les athlètes dans les compétitions internationales ne sont que le fruit de la stabilité, du travail et du sérieux dans le travail. Un argument rationnel qui contredit, mais en même temps confirme, que tous les piètres résultats obtenus dans les autres disciplines ne sont finalement que la conséquence de l'instabilité, de l'improvisation et du peu de sérieux, souvent des sportifs, en général de ceux qui sont censés les encadrer, aussi bien sur le plan technique qu'administratif. Les performances à Pékin de Soraya Haddad et Amar Benyekhlef (bronze et argent) sont exceptionnelles. Amar Benyekhlef récidivera une seconde fois en prenant la troisième place du tournoi très relevé de la Kano Cup. Un tel résultat ne peut que prendre plus d'ampleur sachant que Benyekhlef était le seul représentant arabe. En réalité, y avait-il risque de contre-performance dans cette discipline comme cela a été le cas, en raison d'erreurs d'aiguillage, en football, en boxe et dans bien d'autres sports ? Très certainement non ! L'assurance du premierresponsable de la fédération, bien avant les jeux Olympiques de Pékin, témoigne, on ne peut mieux, du travail scientifique réalisé par les techniciens et l'administration. Les résultats acquis en terre chinoise se sont inscrits dans une logique linéaire qui a voulu que les premières moissons ont été récoltées durant les Jeux africains. Meridja disait, même s'il avait gardé le triomphée modeste, alors toute sa sérénité sur les possibilités de l'Algérie de réaliser un «truc» à Pékin : «On n'est jamais sûr à 100% de réussir, mais nous restons confiants en nos judokas parce qu'ils ont bénéficié d'une bonne préparation.» Le mot est dit et à bon entendeur salut ! Il suffisait effectivement de créer le cadre idoine pour des athlètes, n'importe lesquels, en les maintenant éloignés de toutes les contingences qui laminent les sports «à problèmes» pour que les performances suivent. Mieux encore, la réussite peut également trouver sa source ailleurs que dans la préparation, elle est dépistée et canalisée au feeling, comme cela a été le cas pour Benyekhlef, que l'Algérien lambda ne pouvait imaginer monter sur la deuxième marche du podium. Pourtant, le président de la fédération dira que «si pour Soraya Haddad, eu égard à ses performances mondiales», les responsables de la fédération étaient persuadés qu'elle serait sur le podium, pour Benyekhlef, l'investissement se situait ailleurs, en ce sens qu'il «représentait une valeur sûre» pour tous ceux qui croyaient en lui, à commencer par son entraîneur. Mais dans ces performances, la présence de l'Etat ou de ses institutions, agissant ès qualités, a énormément pesé, compte tenu des concours prodigués sous toutes les formes, même s'ils peuvent être considérés comme parcimonieux, comparativement à l'aide consentie par les autres pays à leurs judokas. «En comparaison, les judokas algériens n'ont eu droit qu'à seulement 5% de ce qu'ont consenti des nations huppées à leurs athlètes, dont les représentants n'ont pas réalisé une once de ce qu'ont fait Haddad et Benyekhlef», a estimé M. Meridja, qui considère quand même réconfortant cet intérêt des pouvoirs publics pour des athlètes capables de faire flotter l'emblème algérien bien haut à travers les espaces internationaux. En conclusion, la stabilité a payé et il semblerait que celle-ci est partie pour durer au sein de la Fédération algérienne de judo, tant la communion est totale et la compétence de l'encadrement technique évidente. Le reste est une affaire de volonté chez les judokas. A. L.