Robert Bryce, expert américain, dénonce le rôle des spéculateurs dans les prix du pétrole et donne raison à Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). M. Bryce met en cause la responsabilité des spéculateurs dans la manipulation des cours pétroliers. Dans un article paru récemment dans la revue spécialisée Energy Tribune, M. Bryce a reconnu s'être trompé dans les analyses qu'il a faites sur cette question selon lesquelles «l'implacable loi de l'offre et de la demande était derrière la hausse vertigineuse des prix du pétrole». L'expert écrit que «les leaders de l'OPEP avaient raison en expliquant comment les marchés à terme non règlementés étaient manipulés par les spéculateurs pour faire grimper les prix». «Il est politiquement incorrect d'attribuer à l'OPEP le mérite de quoi que ce soit, mais l'été dernier ses leaders se sont accordés à dire qu'il n'y avait aucune raison pour que les prix pétroliers soient élevés», précise-t-il, en ajoutant que ces propos lui ont «a valu la raillerie des observateurs». «L'Agence internationale de l'énergie (AIE) et certaines grandes compagnies pétrolières mondiales telles Repsol, Shell et BP avaient confirmé que l'offre et la demande étaient responsables de cette flambée», affirme-t-il. Lors de différentes manifestations internationales, elles ont signifié que «les données fondamentales sont à l'origine de la hausse des prix sur le marché». En réponse, le président de l'OPEP, Chakib Khelil, avait alors déclaré que «le plus gros de la pression des prix est exercé par la spéculation et les producteurs de pétrole étaient prêts à expédier à tout acheteur qui le voudrait les cargaisons nécessaires», rappelle M. Bryce, indiquant que le monde assiste aujourd'hui «à une chute libre des prix du pétrole et s'inquiète non d'une pénurie mais d'un excédent pétrolier qui pourrait aller sur des années». «La récession s'aggrave, la chute des prix du pétrole et du gaz naturel est une très bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais pour la santé économique, à long terme, des Etats-Unis qui déclarent être inquiets de leur dépendance du pétrole étranger, la baisse des prix pourrait constituer une arme à double tranchant et la rendre encore plus dépendante quand les cours rebondiront», conclut-il, affirmant que les prix du pétrole «se rétabliront enfin», sans pour autant donner une échéance précise. B. A.