Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réitéré encore une fois hier la nécessité d'œuvrer à la construction d'une économie productive et diversifiée. Dans sa réponse devant la chambre haute du Parlement, Sellal est revenu sur les dossiers phares qui occupent actuellement la scène économique nationale. Mais, il a tenu à mettre les points sur les i en ce qui concerne notamment les investissements étrangers régis par le 51/49 et l'exercice du droit de préemption. Il a exclu toute remise en cause de ces principes, faisant remarquer le «libéralisme sauvage ne figure pas dans notre programme». Néanmoins, pour le Chef de l'exécutif, les partenariats avec les étrangers sont toujours indispensables pour le développement des secteurs industriels du pays. «Un pays qui importe ses céréales et son lait ne peut pas aller de l'avant», assène Sellal pour qui il est temps d'en finir avec les dépendances aux hydrocarbures à travers un soutien massif à l'investissement public et privé notamment dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture. L'élevage bovin et la filière lait sont des domaines à encourager particulièrement à l'avenir, a-t-il promis. La démarche du gouvernement consiste à adopter une approche tendant à créer une synergie entre les secteurs de l'agriculture et de l'industrie en favorisant le partenariat, explique le Premier ministre. L'autre dossier qui figure sur la liste des priorités de l'exécutif actuel est la lutte contre la bureaucratie. Sellal propose, pour ce faire, une dissociation de l'acte d'investir de l'action de l'administration. «Il faut casser la gestion administrative de l'économie nationale», déclare le Premier ministre pour qui la tâche de l'administration doit se limiter au rôle de contrôle. Quant à la crise du logement, il rappelle encore une fois l'engagement du gouvernement à l'éradiquer à l'horizon 2019-2020. «La crise du logement sera réglée à l'échéance 2019-2020 grâce au rythme des réalisations dans ce domaine», a-t-il déclaré à ce propos. Sur ce point, Sellal fera remarquer que pas moins de 262 000 logements sociaux sont prêts à être distribués à la veille du mois de Ramadhan en déplorant qu'en raison des lourdeurs administratives, une partie infime de ces logements (15%) ont été affectés à leurs bénéficiaires. L'autre dossier phare qui capte l'attention de l'opinion publique n'est autre que celui du gaz de schiste évoqué également par Sellal dans sa réponse devant les sénateurs. Il promet ainsi d'élargir le débat sur cette question en décidant d'organiser prochainement à Alger un colloque sur le gaz de schiste pour approfondir la réflexion sur la question. D'autres actions de communications seront aussi organisées en direction de la société civile. En marge de sa réponse au Sénat, Sellal expliquera que l'exploitation du gaz du schiste «est une question purement économique qui s'inscrit dans le cadre d'une politique énergétique mondiale». Il a rappelé aussi que le Groupe Sonatrach avait déjà effectué «avec succès» une première opération d'exploration du gaz du schiste dont l'objectif était la formation du personnel dans la région d'In Salah. Une deuxième opération similaire est prévue prochainement. Défendant la position du gouvernement, il a affirmé que l'Algérie détenait des compétences humaines nécessaires pour entamer les préparatifs pour passer à cette énergie dans les cinq à dix prochaines années à venir. Enfin, en réponse aux doléances des membres de la communauté résidants à l'étranger sur la cherté des billets d'avion, Sellal a annoncé des dispositions qui seront prises par les compagnies aériennes publiques Air Algérie et Tassili Airlines, en vue de procéder dès le 20 juin à des révisions à la baisse des tarifs des billets. S. B.