L'établissement de ponts entre les chercheurs scientifiques et la sphère économique ainsi que l'intégration de la branche recherche et développement (R&D) au sein des entreprises sont désormais considérés comme une nécessité, voire une urgence, mais, souvent, uniquement par les hommes de sciences. Le forum régional organisé, hier, à Oran sous le thème du «Développement humain», est le dernier exemple des actions que le milieu universitaire mène pour amener l'industrie à exploiter et rentabiliser ses travaux. Les participants à la rencontre, qui a réuni une centaine d'universitaires de la région Ouest, ont ainsi appelé à la mise en place de nouveaux mécanismes qui permettraient l'application des projets scientifiques à l'échelle industrielle, rapporte l'APS. La proposition a pour objectif de «consolider la contribution du milieu académique au développement économique du pays», a précisé la responsable du Laboratoire de recherche en sciences des risques industriels, technologiques et environnementaux (Rite) de l'Université d'Oran, Khadidja Guenachi. Un des mécanismes nécessaires pour cette relation entre l'université et l'entreprise concerne le soutien financier des projets de recherche qui serviraient l'entreprise. Ce lien permettrait d'établir «le passage de la phase laboratoire à celle de la réalisation industrielle [...]. Nombre d'études qui se sont avérées excellentes à l'échelle laboratoire, gagneraient à être mises en pratique en raison de leur impact au plan socio-économique», a expliqué la responsable du Rite, qui ne manquera pas de souligner le potentiel des jeunes compétences dont jouit l'université algérienne. Considérant la dynamique de mondialisation, avec la disparition de plus en plus généralisée des barrières frontalières, et la concurrence qu'elle induit, les participants diront que c'est un argument qui milite pour l'accompagnement des chercheurs dans le cadre d'un partenariat public-privé, avec le financement nécessaire à l'exploitation industrielle. Le forum a été, à ce propos, l'occasion de présenter plusieurs projets scientifiques qui ont réussi les tests de laboratoire et attendent une hypothétique application industrielle. Parmi les recherches ayant abouti à des résultats positifs, on citera les travaux menés par une équipe de l'Université de Sidi Bel Abbès sur la réalisation de générateurs électriques d'ozone, appliqués pour le traitement des eaux usées, la désinfection de l'air et des déchets. Le Rite a présenté, pour sa part, ses études dans les domaines du transport des matières dangereuses et de la gestion des risques dans un navire. Le Rite est le premier laboratoire à avoir introduit les cyndiniques (domaine de recherche englobant les sciences qui étudient les risques ou «sciences du danger». Elles s'intéressent plus particulièrement aux risques industriels et plus spécifiquement aux risques majeurs, Ndlr) en Algérie. Un futur centre national de recherche en cyndiniques sera implanté au pôle universitaire de Belgaïd, à la sortie Est de la ville d'Oran. R. C.