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L'Etat veut sévir contre l'anarchie dans la distribution des produits pétroliers Des inspections inopinées seront organisées pour un contrôle plus rigoureux de l'activité
Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami La libéralisation du secteur de la distribution des produits pétroliers opérée en 1997 n'a pas dégagé que de bons résultats. Elle a donné lieu à une forme d'anarchie à la limite de l'insupportable. Des lubrifiants importés et qui n'obéissent pas aux normes requises pullulent, des systèmes de conditionnement bricolés, des huiles usagées versées dans les égouts… Cette situation, l'Etat semble vouloir y mettre fin. C'est un des objectifs que l'Autorité de régulation des hydrocarbures, une structure mise en place à la faveur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures votée par l'APN en 2005, projette de concrétiser. Il a été mis en exergue lors d'une journée d'étude sur la promotion de l'investissement dans les activités de stockage et de distribution des produits pétroliers, organisée hier au siège du ministère de l'Energie et des Mines. Il est ainsi attendu que des inspections inopinées soient organisées pour un contrôle plus rigoureux de l'activité de distribution. Et tout opérateur véreux perdra l'agrément qui lui a été attribué. Cela pour ce qui est de la distribution des lubrifiants. Concernant la distribution du carburant, toute station-service qui ne sera pas dotée de moyens pour la récupération des huiles usagées sera fermée. Un délai de sept ans (2005-2012) a été accordé aux gestionnaires de stations-service afin de s'en équiper. Certains intervenants ont estimé que si on en est arrivé là, c'est parce que des opérateurs, qui n'ont rien à voir avec le secteur de la distribution, y ont pris pied. Et ce n'est pas normal. Dans les pays développés, c'est le profil de l'opérateur qui est primordial, pas les capacités financières, note l'un d'entre eux. Quoi que l'on dise, l'ouverture de la distribution a été consolidée fin 2008 par trois décrets d'application, des textes qui accordent, entre autres, l'accès au tiers aux infrastructures de stockage, une libéralisation qui n'arrange cependant pas tout le monde. Le représentant du syndicat de Naftal, invité à cette réunion par le ministre de l'Energie et des Mines, a dit ce qu'il pense de cette ouverture mais dans des termes lisses par moments. Il a ainsi souligné que l'organisation qu'il représente n'est pas contre la libéralisation, à condition que celle-ci soit loyale, que les règles du jeu soient claires. Il semble néanmoins préférer un partenariat conforme aux normes universelles à une libéralisation du secteur. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise a ajouté que le monopole dont jouissait Naftal dans le passé ne l'a pas servi. De toutes les façons, on verra dans la pratique si cette ouverture de la distribution est bénéfique, a-t-il dit. La journée d'étude dont il s'agit devait déboucher sur la mise en place d'un plan d'action en vue de dynamiser «l'activité stockage». Et une série de recommandations ont été adoptées à la fin de cette rencontre. Il a ainsi été proposé de revoir la législation régissant cette activité, de réfléchir à des bureaux spécialisés habilités à travailler à des études liées au stockage, de permettre à des structures locales d'attribuer des autorisations de stockage… Présent à cette journée d'étude, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a relevé, dans un discours à l'ouverture de cette réunion, que depuis l'ouverture des activités de la distribution à fin 2008 une somme de projets ont été montés, d'autres sont en cours. En langage de chiffres, il a avancé que 500 infrastructures ont été réalisées, 200 autres sont en cours de réalisation à travers le territoire national. La concrétisation de ces projets a donné lieu à la création de 5 000 emplois directs et a permis l'émergence de cinq sociétés de distribution de carburants et de quinze sociétés spécialisées dans l'emplissage de GPL qui apportent une contribution précieuse à la couverture des besoins nationaux en carburant et en gaz butane, a-t-il déclaré. Il a rappelé à cette occasion les mesures prises en faveur de la promotion de l'activité de stockage et de distribution des produits pétroliers afin de stimuler l'investissement. Il a aussi mis en exergue l'effort consenti par l'Etat pour réajuster les marges de distribution, restées pendant longtemps à des niveaux qui ne permettaient pas une rentabilité suffisante aux investissements.