Trois options et pas une seule de plus. La tenue de la CAN sur le sol marocain en janvier, le déroulement de la compétition dans un autre pays à la même date, ou son annulation pure et simple. Le délai imparti pour les autorités du Royaume Chérifien est de 5 jours (à compter de lundi ndlr). Un petit laps de temps pour prendre une décision capitale. En effet, le Maroc donne la priorité aux questions de santé publique sur celles relevant du sport pendant que la plus haute structure footballistique au continent tente de faire respecter ses décisions et ses engagements. «Tout changement (de dates) se ferait au détriment du calendrier de la CAF, qui a l'obligation de suivre le calendrier international de la Fifa», a indiqué Junior Binyam, directeur des médias de l'instance africaine. Deux empires du football face à la souveraineté du Royaume qui se retrouve dos au mur. Le ministre des Sports marocain, Mohamed Ouzzine, a souvent évoqué une «responsabilité historique» pour la prise d'une décision cruciale pour le volet santé que les autorités ne négligent pas vu la dangerosité d'un virus qui a fait plus de 5 000 victimes. N'empêche, la position du Maroc est «conciliatrice» comme l'indiquent les responsables puisque même après l'entrevue de lundi, ils n'ont pas décidé de se désister d'abriter le prestigieux tournoi malgré la pression exercée par Issa Hayatou. Le Camerounais n'a pas donné mille et une alternatives à ses homologues. Les pourparlers semblent être arrivés au point du non-retour. D'un côté, l'intransigeance de la CAF qui veut, à tout prix et à cause du calendrier, que la CAN se joue dans les délais. D'un autre, le Maroc qui juge le risque du virus Ebola majeur et l'organisation menaçante sur le plan sanitaire. Quoi que l'on dise, les concertations virent au bras de fer alors que la Coupe d'Afrique des Nations approche à grand pas. Et la CAF et le (initial) pays hôte se trouvent dans une position délicate. Dans le cas où le Maroc déciderait de jeter l'éponge, la CAF devra chercher une autre terre d'accueil pour la reine africaine. À défaut d'arracher le «OK» d'une autre nation qui devra s'organiser illico presto, c'est tout simplement un trait qui sera passé sur une 30e édition n'ayant pas livré tous ses secrets. Le plus grand perdant dans l'histoire reste le sport roi africain qui pourrait vivre sans sa reine jusqu'en 2017. Une première depuis le lancement de la compétition et un scénario catastrophe qu'on souhaiterait éviter. En attendant, la position définitive du Maroc sera connue samedi prochain avant que les responsables de la Confédération ne se réunissent trois jours plus tard au Caire pour connaître définitivement le devenir de la prestigieuse épreuve. M. T.