C'était hier lors du débat sur l'économie algérienne dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole initié par la Radio Chaîne I, qui a invité des experts et membres du patronat algérien pour en parler. Pour Benkhalfa, l'objectif d'atteindre 7% de taux de croissance en 2018, contre 2 actuellement, ne peut se faire qu'avec des acteurs (administration économique, entreprise et banque) plus vivants que maintenant. «Il y a à mon sens, fera savoir Benkhalfa, des pistes qu'il faut de nouveau faire réagir.» «C'est vrai il faut diminuer l'importation mais pas uniquement par des moyens administratifs. Il faut le relais par l'entreprise. La gouvernance de l'entreprise doit changer, le management aussi. L'Ansej doit être l'exception et non la règle, car la croissance est faite par la grande et moyenne entreprise et non pas par les TPE (très petites entreprises). L'administration économique manage et n'ordonne pas et l'instrument juridique doit être remplacé par un instrument économique», explique cet expert économiste et financier. Il estime qu'il est nécessaire d'aller vers un plan national pour corriger ces déséquilibres économiques que vit le pays qui est en croissance au risque d'handicaper l'économie nationale. Pour lui «les années à venir sont capitales pour remédier à la situation d'autant que nous disposons des financements nécessaires et de garanties, sans quoi nous vivrons en 2018-2019 un début de difficultés. Des chantiers importants doivent être ouverts dès aujourd'hui pour en récolter les fruits. Le premier concerne le marché de l'emploi». «On ne peut pas faire un marché de l'emploi uniquement avec la Fonction publique», explique Benkhalfa, ajoutant que le pays ne peut pas continuer avec deux valeurs du dinar, une officielle et une autre parallèle. «Il faut intégrer le dinar sinon les gens vont le faire sortir», précise encore cet expert. Par ailleurs, Benkhalfa explique que le pays ne peut pas se développer uniquement avec l'Ansej, qui doit aider et non pas devenir une voie de facilité. Autre suggestion, l'hôte de la radio dira que la formation professionnelle est plus importante que la formation universitaire. «Nous avons de plus en plus de diplômés chômeurs et nous n'avons pas de plâtrier.» Enfin, souligne-t-il, le marché des compétences doit prendre le dessus sur les diplômes. «Les salaires doivent être basés sur les qualifications et non pas sur les diplômes.» Pour sa part, M. Lahbib Yousfi président de la Confédération générale des entreprises algériennes, explique que par le passé nous avons comblé notre perception du développement économique par un apport financier provenant de l'exportation des hydrocarbures, et il va falloir aujourd'hui déterminer les mesures à prendre pour relever les défis qui nous sont imposés. Pour l'invité de la radio, il est impératif de trouver les moyens de soutenir tous les opérateurs économiques ou les entreprises pour créer des richesses et investir dans des secteurs producteurs de richesses. Si pour M. Yousfi le défi peut être relevé pour sortir le pays de cette situation, il n'en demeure pas moins qu'il faut assainir l'environnement administratif et rassurer les opérateurs en termes de lois qui ne doivent pas changer tous les ans. B. A.