L'Irak n'arrive décidément pas à s'extirper de la violence devenue endémique depuis des années. Les bilans des morts violentes dans ce pays particulièrement déstabilisé sont funestes. Le pays des deux fleuves n'arrive toujours pas à retrouver la stabilité politique tant promise depuis 2003, année de l'invasion. Pour le seul mois de février plus de 1 100 Irakiens ont été tués et quelque 2 280 autres blessés dans des actes de violence survenus en Irak, selon l'ONU. La Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (Manui) a fait un travail de recensement qui a donné des résultats fort inquiétants : les violences qui ensanglantent l'Irak ont fait au total 1 103 morts le mois dernier, précise la Mission dans le détail. Selon le décompte onusien, 611 civils et 492 militaires des forces de sécurité irakiennes ont été tués, tandis que 1 353 civils et 927 militaires ont été blessés au cours de la même période. La Manui précise quelle n'a pas compté les victimes dans la province d'al Anbar, où de violents affrontements ont éclaté après que la police ait démantelé un site de protestation anti-gouvernementale à la périphérie de Ramadi. Les conditions difficiles du pays compliquent particulièrement ce type de recensement effectués par des les bureaux affiliés à l'ONU. «En général, la Manui a du mal à vérifier de manière efficace le nombre de victimes dans les zones de conflit. Les chiffres indiqués doivent être considérés comme étant le minimum absolu», précise l'organisme émetteur de l'estimation. La Manui a révélé que la capitale irakienne, Baghdad, a été la zone la plus touchée avec un bilan de 1 204 victimes civiles (329 tués et 875 blessés), suivie par les provinces de Diyala, de Salahedine et de Naynuwa (Ninive). La montée en puissance des groupes djihadistes en Irak embrouille aussi une situation déjà calamiteuse. «Les attaques terroristes quotidiennes perpétrées par l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) continuent de cibler délibérément tous les Irakiens», estime l'organisme onusien. Il existe également des rapports concernant un certain nombre de meurtres de «vengeance» par des groupes armés dans les zones récemment libérées des mains des groupes extrémistes a tenu a préciser l'émissaire de l'ONU en Irak et chef de la Manui, Nickolay Mladenov. La situation sécuritaire en Irak n'a cessé de se détériorer, notamment depuis le déclenchement en juin dernier d'affrontements sanglants entre les forces de sécurité et des centaines d'éléments du groupe Daech. La décision de la coalition menée par les Etats-Unis d'effectuer des frappes aériennes sur les zones contrôlées par Daech ne semble pas changer grand-chose sur le terrain irakien. Selon un précédent rapport publié toujours par l'ONU, l'année 2014 a enregistré un chiffre record en matière de violences : au moins 12 282 civils tués et 23 126 autres blessés. M. B./Agences