Des officiers ont été limogés par Nouri al-Maliki qui va réorganiser une armée irakienne en débâcle face aux jihadistes En une semaine, les éléments du groupe armé extrémiste de l'EIIL, déjà très actif en Syrie voisine, ont pris le contrôle de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, d'une grande partie de sa province Ninive (nord)... Les insurgés de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont intensifié hier leur offensive en Irak, dont ils contrôlent désormais de larges territoires, alors que le Premier ministre Nouri al-Maliki a limogé plusieurs hauts commandants qui ont échoué à contrer l'avancée, face à l'inquiétude croissante de la communauté internationale. A l'aube, les rebelles ont lancé un assaut contre la principale raffinerie de pétrole située à Baïji, à 200 km au nord de Baghdad, selon des responsables. Ils ont réussi à pénétrer dans la raffinerie et les forces de sécurité, dont plusieurs ont été tués et blessés, tentaient de les repousser, alors que certains réservoirs ont pris feu. La raffinerie avait été fermée la veille et plusieurs employés évacués de crainte d'une attaque de l'EIIL. En une semaine, les éléments du groupe armé extrémiste de l'EIIL, déjà très actif en Syrie voisine, ont pris le contrôle de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, d'une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine, Diyala (est) et Kirkouk (nord). Durant les premiers jours de cette offensive, les forces de sécurité irakiennes ont fait preuve d'une très faible résistance, nombre de policiers ou de soldats abandonnant leurs positions. Alors que le pays était meurtri par les attentats et miné par les divisions confessionnelles avant le début de l'offensive le 9 juin, les autorités ont cherché mardi à montrer un visage fort. Dans ce contexte, le Premier ministre Nouri al-Maliki a limogé plusieurs hauts commandants. Le commandant en chef responsable de la province de Ninive, la première à être tombée en grande partie aux mains des insurgés, a notamment été démis de ses fonctions, de même que le chef de la troisième brigade d'infanterie, qui sera traduit devant un tribunal militaire pour désertion. Le Premier ministre, également chef des forces armées irakiennes, a par ailleurs ordonné à l'état-major de former des conseils de discipline pour enquêter sur les officiers ayant «abandonné leurs positions». L'offensive des insurgés suscite l'inquiétude croissante de la communauté internationale, notamment avec la recrudescence des violences perpétrées par ce groupe armé. Les Etats-Unis, qui s'étaient engagés militairement en Irak pendant huit ans, ont dit examiner «chaque option» pour aider l'allié irakien, dont des frappes aériennes, Selon l'envoyé spécial de l'ONU à Baghdad, Nickolay Mladenov «l'Irak fait face à la plus grande menace à sa souveraineté et à son intégrité territoriale» depuis des années, qualifiant l'offensive des insurgés de «menace vitale pour l'Irak» et de «grave danger pour la région». Pour son voisin, la Syrie s'est dite prête à coopérer avec l'Irak pour lutter contre les groupes armés activant dans les deux pays, soulignant que «le terrorisme soutenu par l'étranger auquel fait face l'Irak frère est le même qui sévit en Syrie». La Chine a de son côté exprimé sont soutien aux efforts du gouvernement irakien pour la sécurité intérieure, a indiqué la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying, affirmant qu'elle suit de près l'évolution de la situation et espère le retour rapide de la sécurité et de la stabilité dans ce pays. Appelant tous les responsables locaux, Téhéran s'est dit prêt à aider Baghdad pour lutter contre l'offensive des insurgés en cours mais sans intervenir au sol, et les autorités iraniennes ont affirmé que les forces irakiennes avaient la capacité de venir à bout des rebelles. Par ailleurs, le président iranien Hassan Rohani a apporté de nouveau son soutien au gouvernement Maliki, en affirmant que le «grand peuple iranien fera tout pour protéger» «les lieux saints des imams chiites (en Irak) face aux terroristes». Quant au ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a mis en garde contre une «guerre civile» en Irak, qui déstabiliserait la région toute entière.