Malik Boumati L'auditorium du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, hier mardi, une journée de sensibilisation pour la promotion du don de rein. Visiblement, les responsables de la santé de notre pays entendent passer à une autre étape dans la prise en charge des citoyens atteints d'insuffisance rénale. Après l'hémodialyse qui se généralise peu à peu, la greffe rénale est devenue un acte «banal» pour les chirurgiens algériens, comme le dit si bien le Professeur Benabadji, l'un des pionniers de la greffe rénale en Algérie. Mais aujourd'hui, le défi que se lancent les responsables de la santé, c'est la transplantation rénale à partir d'un cadavre. Organisée par le service de néphrologie, dialyse et transplantation rénale du CHU de Tizi Ouzou, cette journée de sensibilisation sur le don de rein aurait pu être destinée au large public au lieu d'être limitée aux médecins qui n'étaient pas nombreux à cette occasion. Parce que les donneurs potentiels sont ailleurs que dans les hôpitaux. Parce qu'il s'agit de convaincre les gens sur l'impérieuse nécessité de faire don de ses organes et sauver des vies humaines. D'autant plus que la greffe rénale «offre une nouvelle vie aux insuffisants rénaux» selon le Professeur Abbas Ziri, directeur général du CHU, qui a fait un petit bilan de cette pratique médicale lors de son allocution d'ouverture. Depuis la première transplantation rénale effectuée à Tizi Ouzou en 2006, 105 insuffisants rénaux ont bénéficié de cette pratique chirurgicale, dont 9 en 2014 et 5 entre janvier et mars 2015. Selon les propos de Abbas Ziri, «10 couples sont en attente, sur une programmation de 20 greffes». Il fera savoir également que les receveurs sont en majorité de Tizi Ouzou, mais il y en a eu également des wilayas de Boumerdès, Bouira et Béjaïa, ainsi que des régions du sud du pays. Il nous apprendra aussi que le don de rein se fait généralement entre frères et sœurs ou entre parents et enfants. Et pour que tous les insuffisants rénaux puissent bénéficier d'une transplantation, l'idéal est de développer le prélèvement sur des cadavres, étant faite jusqu'au jour d'aujourd'hui à partir de donneurs vivants. C'est l'idéal parce que cela réduit la dialyse qui est un traitement lourd et coûteux, estime le directeur général du CHU, indiquant que «la transplantation rénale est une alternative à la dialyse, particulièrement chez les insuffisants rénaux chroniques». Le challenge pour les responsables du secteur de la santé en général et du CHU de Tizi Ouzou en particulier, est d'arriver vers le prélèvement de reins sains sur des cadavres pour donner plus de chance aux insuffisants rénaux de reprendre une vie sociale normale. Un projet prometteur pour les patients, insiste Abbas Ziri qui annonce, par ailleurs, la prochaine création d'un laboratoire d'immunologie au sein de l'établissement qu'il dirige, mais aussi le développement de la greffe de la cornée au service d'ophtalmologie. M. B.