Sa naissance a été laborieuse, la procédure de mise en place d'un tel outil ayant demandé beaucoup d'efforts et un travail de longue haleine (sa mise en place a été décidée en 2010 lors du 14e sommet de l'UA), mais l'Architecture africaine de la gouvernance (AAG) est désormais «prête à être appliquée» comme l'a déclaré le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci. Sa déclaration a marqué la clôture, mercredi dernier, des travaux de la réunion des groupes de travail sur «le constitutionnalisme et l'Etat de droit» et «les droits de l'Homme et la justice transitionnelle». L'Architecture africaine de la gouvernance «s'est dotée aujourd'hui d'un programme de travail et d'un bureau élu qui veillera à assurer la cohésion nécessaire entre les Etats membres de l'Union africaine (UA)», a indiqué M. Medelci qui a souligné que «l'Architecture africaine de la gouvernance qui n'était au départ qu'une idée abstraite puis un projet, qui a donné lieu à des mécanismes, est aujourd'hui une réalité palpable prête à être appliquée, à la faveur de la réunion d'Alger qui a permis de définir les priorités pour les deux prochaines années» en matière de gouvernance. Il s'agit là d'un «cadre continental global de promotion, développement, renforcement et consolidation de la démocratie ainsi que de la gouvernance en Afrique», alors qu'il y a nécessité, pour le continent africain, de consentir des efforts en vue de relever les nombreux défis qui sont les siens : rendre effectif la bonne gouvernance, la démocratie, les droits de l'Homme et un développement respectueux des droits notamment économiques et sociaux, culturels et environnementaux. M. Medelci a souligné que l'élection des bureaux des groupes de travail permettra de «mobiliser les énergies au sein des Etats et des institutions», il a aussi indiqué que les groupes de travail «s'emploieront à réaliser une plus grande cohésion entre les mécanismes africains en charge du développement de la gouvernance et de la démocratie». Il a également affirmé que le Conseil des instances juridiques et constitutionnelles africaines, dont le siège est à Alger, est l'un des mécanismes consistants en mesure «de peser positivement et apporter une aide soutenue aux groupes sur le Constitutionalisme et l'Etat de droit, et sur les droits de l'Homme et la justice transitionnelle». Le président du Conseil constitutionnel a mis en exergue le fait que l'Algérie soutient en permanence toutes les démarches qui consistent à renforcer les Constitutions en Afrique. La bonne gouvernance est en bonne voie selon M. Medelci qui a relevé des «progrès remarquables» dans ce sens. «L'Afrique est en marche, et on peut constater que c'est une réalité sur le plan économique, puisque les taux de croissance sont supérieurs à 5% depuis plusieurs années. On constate également que c'est une réalité dans le domaine des droits en général et des droits de l'Homme en particulier», a-t-il soutenu. Tout comme il a mis en exergue la nécessité, pour les Etats africains, de la dynamisation et du développement de leur architecture de gouvernance. La présente initiative est venue «un peu en retard», mais elle est «une réalité» aujourd'hui, a-t-il relevé, estimant que l'UA est désormais dotée d'instruments pour faire fonctionner cette architecture et d'un programme de travail. R. M./APS