Le marché de la viande rouge, notamment ovine, longtemps baignant dans une anarchie indescriptible est-il à la veille de faire sa mue ? C'est manifestement le cas dans la mesure où le volet approvisionnement des trois futurs grands complexes d'abattage intégrés de viande rouge implantés à Aïn M'Lila (Oum El Bouaghi), Hassi-Bahbah (Djelfa) et Bougtob (El Bayadh) est en voie d'être assuré. Selon le président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azzaoui, des préparatifs sont en cours pour la signature de contrats de partenariats pour l'approvisionnement en viandes rouges des trois abattoirs régionaux. Ce dernier, rencontré dernièrement en marge d'une rencontre régionale ayant regroupé les éleveurs d'El Bayadh, a expliqué qu'un accord de principe a été conclu avec la société de gestion des participations de l'Etat pour la production animale (Proda) pour la signature de contrats de partenariats avec les éleveurs pour assurer la fourniture de bêtes sur pied aux complexes d'abattages. Le président de la fédération des éleveurs a également fait savoir que ces trois structures, qui seront certainement très sollicitées par les éleveurs, constituent un acquis aussi bien pour les éleveurs que pour l'économie nationale. Car, a-t-il dit, elles permettront aux éleveurs de commercialiser leur cheptel à des prix stables, loin des fluctuations du marché enclin au diktat des spéculateurs. Djilali Azzaoui a en outre annoncé que dans les clauses du contrat de partenariat entre les éleveurs et les complexes d'abattages il est prévu que les abattoirs vont assurer l'approvisionnement des éleveurs en aliments de bétail et le suivi vétérinaire de leur cheptel. Le représentant des éleveurs a, par ailleurs, rassuré quant à la disponibilité du bétail pour l'approvisionnement des abattoirs. C'est d'autant plus à la portée que le cheptel ovin national est estimé à près de 26 millions de têtes, détenues par près de 7 millions d'éleveurs activant sur plus de 40 millions d'hectares de parcours à travers les régions steppiques, sahariennes et semi-sahariennes. Il ne serait pas trop prématuré d'avancer que les contrats de partenariats cités plus haut seront avantageux pour les éleveurs au regard de ce qu'ils vont bénéficier à travers les contrats de partenariats conclus avec les complexes d'abattages régionaux. Comme il y a fort à parier qu'une fois l'entrée en production de ces trois structures cela va couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs et des maquignons véreux. C'est d'ailleurs le meilleur moyen pour enrayer les effets spéculatifs sur les prix des viandes rouges, notamment ovines. En somme permettre aux éleveurs d'écouler leur production sur le marché sans passer par des intermédiaires. Z. A.