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La Grande-Bretagne doit-elle quitter l'UE ?
Les répercussions du Brexit impacteraient le commerce international
Publié dans La Tribune le 23 - 04 - 2016

En un sens, le 400e anniversaire de la mort de Shakespeare pose une question existentielle au Royaume-Uni : être ou ne pas être «européen». Les Britanniques choisiront en juin s'ils doivent rester au sein de l'Union européenne. Pour faire le bon choix, ils devront trancher entre les deux versions de l'hyperbole qui animent les deux versants du débat, afin d'examiner avec soin ce que le «Brexit» signifie vraiment pour leur pays.
En un sens, le 400e anniversaire de la mort de Shakespeare pose une question existentielle au Royaume-Uni : être ou ne pas être «européen». Les Britanniques choisiront en juin s'ils doivent rester au sein de l'Union européenne. Pour faire le bon choix, ils devront trancher entre les deux versions de l'hyperbole qui animent les deux versants du débat, afin d'examiner avec soin ce que le «Brexit» signifie vraiment pour leur pays.
Les principales questions qui influenceront la décision des électeurs vont porter sur les relations commerciales, la réglementation et le budget ; la politique étrangère et la sécurité et enfin les mesures de politique nationales, comme les services sociaux et l'immigration. Puis viendront les questions sur les avantages réels et émotionnels et sur les bagages qui accompagnent l'adhésion à l'UE, avec toutes ses règles, ses règlements et ses bureaucrates. Le choix est difficile, mais les questions litigieuses méritent mieux qu'une réponse manichéenne.
Le Royaume-Uni est profondément lié par le commerce au reste de l'UE, qui représente la plus grande part du total des exportations et des importations mondiales de la Grande-Bretagne, ce qui correspond à environ 30% du PIB britannique. Le Brexit aurait donc des conséquences importantes sur le commerce, non seulement entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, mais aussi dans le reste du monde. La nature de ces conséquences éventuelles repose sur les modalités et le calendrier des nouveaux accords commerciaux.
Lorsque le prédécesseur de l'Union européenne, la Communauté économique européenne, a été créée en 1957, elle associait seulement six pays (Belgique, France, Allemagne, Italie, Luxembourg et Pays-Bas). Compte tenu des droits de douane élevés de l'époque, la CEE a permis des gains substantiels. L'UE compte actuellement 28 membres et est le plus grand marché du monde, mais les droits de douane sont généralement bien moins lourds.
La vérité est qu'il est impossible à ce stade de savoir quelles seront les conséquences du Brexit sur les relations commerciales entre l'UE et le Royaume-Uni. Après tout, il n'y a pas de véritable précédent (le départ du Groenland de la CEE pouvant difficilement être considéré comme une situation comparable) et la seule négociation des modalités du retrait pourrait prendre jusqu'à deux ans. Pendant ce temps, la livre risque d'être instable, les flux commerciaux d'être détournés ou retardés et certains investissements dans les industries britanniques liées au commerce pourraient être suspendus.
La Grande-Bretagne pourrait sortir d'un tel processus dans une situation proche de celle de la Norvège : un membre de l'espace économique européen qui paie la majeure partie des coûts d'adhésion à l'UE pour maintenir la plupart des mêmes privilèges commerciaux réguliers. Ou elle pourrait ressembler à la Suisse, qui a recours à des accords commerciaux bilatéraux et qui paie pour faire partie du marché unique des marchandises, mais pas de celui des services. Une autre possibilité consisterait à faire cavalier seul dans l'Organisation mondiale du commerce. Ou bien la Grande-Bretagne pourrait créer un tout nouveau modèle pour elle-même. Dans tous les cas, les nouveaux accords commerciaux avec les pays hors-UE sont à peu près inévitables.
Le Royaume-Uni pourrait également accorder une attention particulière au maintien du rôle de la City de Londres comme centre financier mondial : un statut auquel un arrangement du type de celui de la Suisse pourrait porter tort, puisque le commerce britannique de services financiers avec le marché unique pourrait chuter. Et payer pour conserver les préférences commerciales pourrait exposer la Grande-Bretagne à d'éventuels changements au sein de la politique de l'UE. Par exemple, si l'UE utilisait ses futures subventions financières pour soutenir les pays très endettés de la périphérie, le budget du Royaume-Uni pourrait également en être affecté. En bref, en cas de Brexit, le Royaume-Uni pourrait faire face à certaines décisions très difficiles sur le plan commercial.
Mais le commerce n'est que le début. Le référendum du Brexit aura également des répercussions politiques, notamment si le Parti conservateur se divise sur la question : une possibilité réelle, quel que soit le résultat. Quelles seraient les implications sur la future politique économique britannique ? Comment cela peut-il affecter la force de l'économie britannique ou le budget de la défense de la Grande-Bretagne ?
Sur le plan de la sécurité et de la politique étrangère, les Britanniques n'ont pas été beaucoup entravés par le poids de l'UE. Alors que l'UE a imposé des sanctions contre la Syrie, le Parlement britannique a voté contre toute intervention militaire dans ce conflit. Le service de renseignements du Royaume-Uni est, aux dires de tous, loin devant la plupart de ses homologues de l'UE et collabore étroitement avec les Etats-Unis.
Dans un scénario de type Brexit, les liens de renseignement du Royaume-Uni avec les Etats-Unis se renforceraient encore davantage, indépendamment de toute nouvelle restriction sur son accès aux services de renseignements de certains pays membres de l'UE.
Le seul domaine où la situation n'est pas tout à fait aussi floue, du moins du point de vue britannique, c'est celui de l'euro, que le Royaume-Uni n'a jamais rejoint (j'ai conseillé à l'ancienne Premier ministre Margaret Thatcher de ne pas rejoindre le prédécesseur de la zone euro, l'Union économique et monétaire). Ce fut un bon choix, qui a permis au Royaume-Uni de conserver les pleins pouvoirs en matière de politique monétaire, ainsi que la possibilité d'utiliser les taux de change pour absorber les chocs dans les périodes où les cycles d'expansion et de ralentissement nationaux ne synchronisent pas avec ceux du reste de l'Europe.
Du point de vue de l'UE, perdre le Royaume-Uni pourrait être un sérieux coup, qui obligerait l'Union à moins subvenir aux besoins de ses membres, à un coût plus élevé. En facilitant pour les autres pays leurs prétentions à leurs propres exceptions spécifiques, par exemple les «conditions» de déficit et de dette établies par le traité de Maastricht, le Brexit pourrait poser de graves problèmes à l'évolution future de l'UE. Dès à présent, les membres de l'UE (notamment les pays de la zone euro), ont évité de prendre des mesures concrètes pour résoudre leurs crises interdépendantes dans les domaines économique, social, bancaire, de la dette et de la monnaie.
Alors que les partisans et les adversaires du Brexit renforcent leur argumentaire, un examen des faits suggère que dire non au Brexit serait également la meilleure option pour le Royaume-Uni. Si le pays n'aime pas la tournure prise par l'Union européenne (et par la Commission européenne), il pourra essayer de renégocier ses conditions d'adhésion, comme l'a fait en février dernier le Premier ministre David Cameron, ou bien il pourra quitter l'UE.
Mais si le Royaume-Uni quitte l'UE maintenant, ses options deviennent très limitées. En particulier, les changements futurs dans ses relations avec l'UE, en particulier une future nouvelle adhésion, si elle s'avère souhaitable, seront difficiles à négocier (étant donné surtout le désir des dirigeants européens de dissuader les autres Etats membres de suivre l'exemple du Royaume-Uni). En effet, cela pourrait entraîner des conditions pires que celles que Cameron a obtenues pour son pays, s'il doit rester au sein de l'UE.
M. J. B.


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