3R (Réduire, Réutiliser, Recycler), qui sont devenus les 4R (Réduire, Réemployer, Réparer, Recycler), économie circulaire, économie responsable, lutte contre le gaspillage, développement durable… Ces concepts et modèles relativement nouveaux ont encore du mal à s'imposer comme solution de rechange face à une économie mondiale basée sur la surconsommation (d'où découlent tous les autres travers) dans les pays industrialisés. Que dire alors de ceux du Sud ? On en est encore à parler de croissance inclusive, qui n'est toujours pas effective. L'Algérie a, certes, investi beaucoup dans l'économie sociale, investissement qui est porté exclusivement par le Trésor public. Mais peu de choses sont faites pour soulager les caisses de l'Etat de dépenses qui pourraient être réduites et/ou réorientées grâce une gestion rationnelle et responsable de toutes les ressources. Et c'est là que doivent intervenir les concepts et modèles suscités. De 2 à 5 millions de baguettes de pain finissent, quotidiennement, dans les poubelles en Algérie. Que ce soit en adoptant les 3R, les 4R, l'économie circulaire ou l'économie responsable, on gagnera beaucoup, tant à l'échelle individuelle que collective, sociale qu'économique. Le verre, le plastique, le papier, les métaux, le bois peuvent tous avoir une deuxième vie, ce qui permettra d'en diminuer les importations, de réduire les dépenses, préserver l'environnement, et amorcer un développement durable qui bénéficiera à tout le monde. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Du modèle à son application, il y a toute une industrie à développer, des réflexes à inculquer, des mécanismes à mettre en place et des investissements à consentir. Et c'est pour ça qu'il faut commencer tout de suite, en faisant montre d'une volonté réelle d'aller vers ces mutations socioéconomiques et en engageant les premières actions pour amorcer la dynamique. On a déjà fait quelques pas dans la récupération et le recyclage, il faut accélérer la marche et allonger le pas.