L'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (Onasj) a organisé, hier au Centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia, des portes ouvertes à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drogue. Le président de l'Onasj, Abdelkrim Abidat, nous dira que les organisateurs de cette manifestation ont «choisi cette année le thème ‘‘drogue, ensemble contre ce phénomène qui assassine nos jeunes''. Le problème de la drogue prend de l'ampleur et il ne suffit plus de faire des bilans ou des statistiques concernant ce fléau mais il faut agir de manière concrète et efficace sur le terrain». S'exprimant sur les mesures prises par l'Onasj dans le cadre de la lutte contre la drogue M. Abidat a annoncé la sortie d'«une promotion de 1 500 jeunes éducateurs pour encadrer l'ensemble des quartiers populaires et être en contact permanent avec les jeunes». «Nous avons constaté qu'il est extrêmement difficile pour un jeune toxicomane de prendre l'initiative et se déplacer vers le centre, alors nous avons décidé de mobiliser des jeunes éducateurs qui se déplaceront au niveau des quartiers populaires et seront en contact avec les jeunes en difficultés, cette opération est baptisée ‘‘sauvons un jeune par un jeune''», ajoutera-t-il. Il dira également : «Nous avons mis en circulation quatre psycho-bus où une équipe de psychologues, médecins et sociologue est mobilisée pour être à l'écoute des jeunes en difficulté.» M. Abidat a aussi annoncé «la mise en circulation d'une clinique mobile, grâce à laquelle le staff du centre effectuera des sorties sur le terrain. Nous avons déjà effectué des sorties au niveau de plusieurs wilayas notamment Bordj Bou Arréridj, Chlef, Boumerdes, Djelfa, Ghardaia et Médéa». Il dira que «cette clinique sillonnera différents quartiers ou elle sera installée pendant 24 heures pour permettre aux jeunes d'être en contact direct avec les psychologues». Consciente du risque de la prolifération de la drogue en milieu scolaire, l'organisation a mis en place «quatre Samu scolaire qui sillonneront les CEM, lycée et université pour la prévention et la lutte contre les fléaux sociaux en milieu scolaire», ajoutant que «nous avons eu aussi des interventions sur le phénomène de la drogue durant le prêche du vendredi et au niveau de plusieurs mosquées dans le but de sensibiliser les citoyens sur ce phénomène étant donné que la mosquée englobe différentes catégories de la société et différentes tranches d'âge». M. Abidat a annoncé également «le lancement de campagnes de sensibilisation au niveau des grandes plages d'Alger durant la saison estivale. Une cellule d'écoute de proximité a déjà été installée aux niveau des Sablettes pour l'écoute, l'accompagnement et la guidance des jeunes en difficulté». D'autre part, il a fait savoir que le Centre de prévention et de psychothérapie de l'ONG «effectue entre 20 et 30 consultations par jour. Nous sommes l'une des premières associations disposant d'une clinique. La clinique accueil 40 jeunes par jours pour des consultations médicales et psychologiques, le centre dispose aussi d'une salle de mécanothérapie», précisant que «la mécanothérapie permet le traitement des affections articulaires par des mouvements effectués à l'aide d'appareils mécaniques. Elle permet aussi de nettoyer le corps des effets du tabac et de la drogue». Le président de l'Onasj nous dira que «le nombre de toxicomanes identifiés est de 300 000 en Algérie dont la moyenne d'âge varie entre 15 et 35 ans et dont 5% sont de sexe féminin». Il a déploré que «la consommation de la drogue augmente durant le mois de ramadhan». M. Abidat dira également que «le jeune toxicomane souffre d'un problème psychosociologique. Il ne faut pas psychanalyser le jeune, car c'est la détresse qui a poussé ce jeune à consommer la drogue». Il a appelé à la conjugaison des efforts pour un travail pluridisciplinaire et interministériel pour lutter efficacement contre le phénomène de la drogue. «Il ne suffit plus de parler du phénomène mais il faut agir sur le terrain pour son éradication», réitérera-t-il pour conclure. A. K.