S'adressant aux responsables locaux de l'Est réunis lors du regroupement régional des walis à Constantine, le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, a demandé aux communes côtières de penser et travailler à l'exploitation de leur situation géographique pour pouvoir en tirer profit, surtout durant l'été. Il faut «saisir toutes les potentialités existantes à l'effet de consolider leurs ressources financières. La saison estivale ne doit pas constituer un fardeau financier pour les communes», bien au contraire, dira le ministre qui ne manquera pas de citer l'exemple des villes, communes et régions dans d'autres pays pour lesquelles l'été est la période faste de l'année, qui leur permet d'amortir leurs investissements et d'engranger des bénéfices, plus de la moitié des recettes de l'année pour certaines. Poursuivant son analyse critique, le ministre estimera qu'il était inconcevable de considérer cette saison comme juste une période limitée dans le temps et «détachée de la stratégie économique nationale basée sur le tourisme sous toutes ses formes». Les walis, les chefs de daïras et surtout, les maires doivent prendre conscience de cette opportunité qu'ils ont d'avoir une ouverture sur la mer et, par conséquent, de développer des schémas et des projets de développement pour transformer ces dons de la nature en sources financières. Mais, si les responsables sont dignes d'être à leurs postes et ont les compétences qu'il faut, est-il besoin de leur dire qu'ils sont assis sur un trésor, ce qu'ils doivent en faire et comment s'y prendre ? Il leur suffirait de visiter quelques petites et moyennes villes côtières en face pour voir l'étendue de leur incapacité et leur échec. Dans ces «paradis touristiques», les visiteurs sont le véritable moteur de la croissance. Tout est pensé et conçu pour les satisfaire. On doit répondre à toutes les attentes du touriste, en termes d'accueil, confort, prise en charge, sécurité, image, d'hygiène... Mieux, on s'efforcera de susciter des besoins. Or, nos communes côtières n'ont rien de tout ça. Le chantier est grand, et il n'est même pas lancé. C'est dire l'ampleur du sous-développement que nous vivons.