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Les syndicats autonomes mobilisés contre les projets de code du travail et la retraite Ils menacent d'une rentrée agitée et mettent le gouvernement devant ses responsabilités
Des syndicats autonomes de différents secteurs d'activités affirment être mobilisés pour faire barrage au projet de code du travail dont seul l'UGTA a pu accédé au contenu. Pourtant, dans une récente déclaration publique, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a assuré que «l'avant-projet du code du travail a été transmis aux partenaires sociaux pour enrichissement». Aussi, selon le représentant du gouvernement, «le nouveau code du travail donnera à l'Algérie une santé politique et sociale importante». Mensonge, répliquent des syndicalistes qui dénoncent à la fois le contenu du texte et son élaboration sans consultation des syndicats autonomes. «De prime abord, nous n'avons pas été consultés lors de la préparation de ce projet. Nous dénonçons cette manière de faire du gouvernement», lance Idir Achour, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Et ce dernier d'insister : «Le CLA est engagé dans la bataille contre le projet du code du travail et celui de la retraite. La rentrée sera chaude. Qu'ils assument leur entière responsabilité». Pour ce qui est du contenu, le Conseil des lycées d'Algérie justifie son rejet par le fait que «les nouveaux textes remettent en cause de nombreux acquis sociaux. C'est un code qui met plus en valeur les intérêts du patronat et des investisseurs au détriment des salariés». Concernant le droit à la grève, entre autres, «il ne remet pas directement en cause le droit à la grève mais la rend difficile». Nabil Ferguenis, le chargé de communication du Snapap, aile Malaoui, affilié à la Confédération générale autonome des travailleurs algériens (Cgata), est catégorique : «Le projet du code du travail est plus dangereux que celui de la retraite. Il consacre la précarité du statut du travailleur par la mise en place du système de contractualisation. Quand tu n'as le droit qu'à un CDD, toute possibilité de recourir à la grève ou autre mouvement de contestation est pratiquement impossible. C'est un code qui vise la répression des collectivités individuelles et collectives». Le représentant du Snapap rappelle l'organisation, le 1er mai dernier, d'une marche à Béjaïa pour «alerter l'opinion publique sur les dangers de ce code». Et le même responsable syndical d'apporter cette précision : «C'était une marche nationale. Toutes les wilayas étaient présentes. Nous l'avons organisée à Béjaïa au lieu d'Alger pour cause d'interdiction des rassemblements et des marches dans la capitale». Le chargé de communication du Snapap, au nom de l'organisation qu'il représente, affirme qu'il n'est pas question que les travailleurs fassent la moindre concession dans ce combat : «Nous sommes décidés à faire tomber le nouveau code. Nous ne reculerons pas». Selon ses dires, c'est même grâce au Snapap, affilié à la Cgata, que le texte a été repris par le gouvernement pour des rectificatifs : «Nous avons alerté le BIT, notamment sur le travail des enfants que le nouveau code légalise à l'âge de 16 ans. Le BIT a donc écrit au gouvernement, lui disant d'apporter des corrections». Côté Satef, Boualem Amoura rappelle la réactivation de l'intersyndicale regroupant pour le moment 16 syndicats. Tous contestent le projet du code du travail, ainsi que la suppression de la retraite anticipée et le rétablissement de l'âge de départ à la retraite à 60 ans. Une première réunion de l'intersyndicale a eu lie le 31 juillet dernier à Alger. Une deuxième est annoncée juste après la rentrée sociale, soit le 17 septembre prochain. «Nous allons nous réunir, une deuxième fois, le 17 septembre prochain et déciderons ensemble des actions à mener pour contrecarrer les deux projets. Le Satef, tout comme le CLA, le Cnapest, le Snapest, le Snpsp et d'autres organisations autonomes au sein de l'Intersyndicale, s'élève contre l'exclusion des syndicats autonomes des concertations sur ce projet qui engage l'avenir des travailleurs algériens, disons même de toute l'Algérie. Pour ce qui est du contenu, le Satef s'inquiète surtout de la suppression des CDI – pour le moment, ce n'est que des rumeurs, la mouture du texte n'est pas finalisée de manière officielle – et affirme que cela «sert davantage les intérêts du patronat sous injonction du FMI et de la Banque mondiale». Les syndicats en colère, rapporte Boualem Amoura, ont écrit au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant de «surseoir aux deux projets de code du travail et de la retraite». Aussi, ils ont demandé une audience au Premier ministre, Abdelmalek Sellal. K. M.