Les cours du pétrole se sont stabilisés hier autour des 49 dollars, légèrement orientés à la baisse en Asie. Cette baisse, explique-t-on, est due au renforcement du dollar, et des déclarations peu encourageantes quant à la possibilité d'un accord pour geler l'offre. Ainsi, le marché est resté hésitant à quelques semaines de la tenue d'une réunion informelle à Alger entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des producteurs hors-Opep. Ces derniers, faut-il le rappeler, ont multiplié les déclarations tendant à trouver un consensus sur la stabilisation du marché. Il y a lieu de rappeler, dans ce sens, la déclaration du ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, qui a affirmé que son pays insistait pour récupérer sa part du marché du brut d'avant les sanctions internationales. Cette sortie laisse penser, selon les observateurs du marché, que Téhéran n'acceptera pas de geler le niveau de production. Parallèlement, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, s'est dit, lui, opposé à toute réduction de la production, balayant de nouveau, les espoirs des investisseurs concernant une baisse de l'offre mondiale de brut. Le ministre saoudien n'a pas, néanmoins, écarté toute autre action visant à stabiliser le marché dont la possibilité du gel de la production. Une déclaration qui a poussé les marchés à réagir positivement. Les prix ont même dépassé le seuil des 50 dollars durant quelques jours. Cette réaction confirme que le marché est en attente d'une initiative de l'Opep en vue d'enrayer l'excès de l'offre. Mais, en attendant la prochaine réunion, il convient de souligner que les prix restent dans un niveau bas en dessous des 50 dollars. Ainsi, le WTI, pour livraison en septembre perdait 53 cents à 47,11 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en octobre, reculait également de 52 cents à 49,40 dollars. A New York, les cours sont toujours plombés par un dollar fort. Le cours du baril «light sweet crude», référence américaine du brut, pour livraison en octobre baissait de 87 cents à 46,77 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Pour les experts, les cours du pétrole ont accusé le coup du fait des propos du ministre saoudien. Les tentatives d'un accord sur le gel de la production n'ont pas abouti en février et mars derniers, en raison notamment de l'opposition de Téhéran. L'on explique que l'Iran est réticent à toute limite au moment où elle tente de reprendre son niveau de production d'avant les sanctions économiques. Mais, il semblerait que l'Iran veut s'associer à toute décision allant dans le sens d'un gel de la production étant donné que son niveau de production se rapproche de 4 millions, son objectif de mars dernier. Outre l'excès de l'offre, on avance également d'autres facteurs à la baisse dont les inquiétudes concernant la consommation d'essence alors que la saison de forte demande touche à sa fin. Selon les spécialistes, les marchés seront attentifs au développement des tempêtes tropicales dans le Golfe du Mexique, pour l'instant peu inquiétantes, mais qui pourraient mettre en péril une partie de la production de cette région. S. B. /Agences