Moins de trois jours après la piètre conférence de presse animée dans la langue du bois par le très contesté chef de mission algérienne aux JO de Rio, Amar Brahmia, durant laquelle il a tout endossé à la presse et à l'entraîneur, Ahmed Mahour-Bacha, ce dernier a répliqué hier et dénoncé le fiasco enregistré et orchestré par les responsables sportifs, au Brésil. Commençant d'abord par les «entraves administratives» provoquées par le Comité olympique et sportif algérien (COA) et la Commission de préparation olympique (CPO) et qui ont «fortement perturbé» son décathlonien Larbi Bourrada (5e au classement olympique 2016), lors des jeux Olympiques. «Nous avons demandé une préparation de 181 jours pour Bourrada en vue des JO-2016, avec au menu des stages à l'étranger, alors que nous n'avons bénéficié que de 92 jours, soit la moitié de ce que nous avons sollicité. Le premier stage que mon athlète devait effectuer à Doha a été annulé, nous nous sommes rabattus alors sur un stage à Alger. Le Comité olympique a pris en charge un seul stage de Bourrada, celui effectué en France d'une durée de 19 jours, dont le montant est de 11 460 euros», a affirmé Ahmed Mahour-Bacha lors d'un point de presse tenu à Alger. Pour sa première participation aux Jeux Olympiques, Larbi Bourrada avait décroché la cinquième place à Rio, comme lors des mondiaux de Pékin 2015, avec à la clé un nouveau record d'Afrique de la spécialité avec 8 521 points. «Nous avons fait une demande pour un stage en Espagne et au Portugal, pour des raisons d'ordre bureaucratique, nous avons longtemps attendu avant que les formalités liées à ce stage ne soient accomplies. Le jour où je me suis présenté au niveau de la banque pour récupérer le budget alloué à ce stage, grande fut ma surprise de constater qu'il y a eu un manque de 10 000 euros, et que mon assistant Hocine Mohamed n'a pas été autorisé à partir avec nous, alors j'ai décidé d'annuler ce stage», a expliqué Mahour-Bacha. Et d'enchaîner : «L'argent alloué par l'Etat pour la préparation des athlètes pour les JO-2016 n'a pas été utilisé à bon escient. Il y a eu un dysfonctionnement flagrant et ce n'est pas normal. Le président du COA Mustapha Berraf et Brahmia ont dit beaucoup de mensonges à ce sujet», a-t-il dénoncé. Pour l'ancien décathlonien des années 1970-1980, la préparation de Bourrada a été perturbé par «Berraf et Brahmia», qu'elle s'est déroulée à partir «avril dernier grâce à l'apport de la fédération algérienne (FAA)». Pour Ahmed Mahour-Bacha, c'est «insensé qu'un budget de préparation pour le JO, estimé à 3 millions d'euros, soit sous le contrôle de deux personnes. Il n'y a guère de transparence là dessus. Je ne vais pas entrer en conflit ou rabaisser mon niveau, mais ce qui s'est passé est inacceptable», appelant au passage à la nécessité de voir «le ministère de la Jeunesse et des Sports reprendre de nouveau le pouvoir de la gestion financière et ne pas le céder au COA». Revenant sur son athlète, conscient et convaincu des capacités de ce dernier de faire mieux qu'une 5e place décrochée aux JO-2016, Ahmed Mahour-Bacha a reconnu qu'une préparation d'un athlète de haut niveau en Algérie n'était «jamais suffisante». «Tous les stages effectués par Bourrada à l'étranger étaient une totale réussite, mais une fois rentré au pays, c'est tout le travail qui part en fumée. Dans cette optique, je pense que la solution est de voir Bourrada aller à l'étranger pour s'établir là-bas pour de longues années. Et comme je ne suis pas en mesure de l'accompagner, je vais saisir le MJS pour le prendre en charge, d'autant qu'il est capable de décrocher une médaille aux prochains mondiaux 2017 de Londres et même aux JO-2020 de Tokyo», a-t-il affirmé avec certitude. Mahour-Bacha a considéré en effet que «la 5e place décrochée par Bourrada à Rio ne reflète pas son véritable niveau», ajoutant que c'est le fait d'avoir préparé cette compétition en seulement trois mois qui l'a autant amoindri. A. B.