Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Paralysie partielle de la fonction publique au premier jour de grève Education, Santé, Collectivités locales et d'autres secteurs ont répondu à l'appel des syndicats autonomes
Elle a été largement suivie, hier, la grève initiée par les syndicats de l'Education nationale, regroupés au sein de «l'Alliance des syndicats». Une initiative des blouses blanches de l'éducation, mais aussi de la santé. En effet, d'autres syndicats du secteur de la Santé (praticiens généralistes, paramédicaux, psychologues et vétérinaires) se sont joints au mouvement. Plutôt à l'Alliance. La décision d'observer deux jours de grève, hier et aujourd'hui, et lundi et mardi de la semaine prochaine, a été prise à l'unanimité, dans le cadre de cette nouvelle «Intersyndicale» qui compte également, à en croire les dires de certains syndicalistes, des techniciens d'Air Algérie, des employés de Sonelgaz, d'autres de Sonatrach et des postiers. Sans compter la forte présence du Snapap «aile Malaoui» par opposition à celle dite «aile Felfoul». Les «13», «15», «16» organisations autonomes réunies, l'on ne sait exactement le nombre - ce dernier appelé à augmenter au fil des jours, vu la forte mobilisation des travailleurs autour des revendications soulevées- ont réussi leur premier jour de grève. C'est un fait incontestable. A Baba Hacène, Kheraïssia, Saouala, Bir Khadem, Douéra, Draria…et d'autres communes de l'ouest de la capitale, les élèves du primaire, du moyen et du secondaire, ont été libérés tôt le matin hier. A peine une heure après leur arrivée en classe, ils sont déjà à l'extérieur, traversant les rues étroites et délabrées de ces localités, hélas encore enclavées, oubliées des maires et d'autres responsables. Des bambins cherchent un bus. «Le Pont américain, c'est loin. On ne peut pas se permettre de faire le trajet à pied tous les jours. Il nous arrive de faire cela quand il n'y a pas de bus. Et pour dire vrai, c'est très fatiguant», rapporte un enfant, une dizaine d'années environ. En compagnie de trois camarades de classe, portant encore leurs tabliers d'écoliers, ils prennent place dans un bus qui est loin d'être luxueux et remettent chacun 15 DA au receveur. «C'est tous les jours que nous prenons le bus privé et que nous payons pour notre déplacement, le matin et le soir», confie le même garçon pour dire les difficultés du trajet et des conditions de leur scolarité, de façon générale. Même constat de suivi de grève et des conditions de scolarité et d'enseignement ailleurs, à Alger et dans d'autres wilayas du pays. Des enseignants «suppléants» s'inscrivent en master 2 pour avoir droit à une chambre universitaire faute de pouvoir se procurer un logis. Ainsi, l'année 2016-2017 débute avec un nouveau mouvement de grève et ce dernier n'est pas le fait d'un seul syndicat, mais de plusieurs organisations syndicales parmi les plus puissantes et les plus influentes. L'appel de Mme Benghabrit à ces syndicats pour renoncer à leur action protestataire, mais aussi ses menaces de ponctions de salaire ont donné l'effet inverse. La preuve en est la forte mobilisation des enseignants, mais aussi l'adhésion de directeurs d'établissements, eux aussi rejetant les changements apportés à la retraite. Et malgré la pression exercée par les directions de l'éducation, selon des grévistes, sur les directeurs d'établissements qui s'est répercutée sur les enseignants, le mouvement s'est poursuivi durant toute la journée d'hier et d'autres adhésions sont annoncées pour aujourd'hui. Ajouté à cela le recours à de nombreux «suppléants» pourtant recrutés comme «stagiaires» sans que cela ne soit officialisé. «Nous sommes décidés à maintenir la mobilisation. Ce ne sont pas les menaces et les pressions qui nous feront reculer. Notre revendication est juste. Nous ne voulons pas qu'on touche à nos droits acquis au prix de grands sacrifices», insistent des enseignantes. Dans la santé, la grève des paramédicaux risque d'avoir des conséquences assez fâcheuses sur les malades, aussi bien dans les hôpitaux que dans les établissements de santé, déjà que ces derniers fonctionnent assez mal. Le service d'état civil était également à l'arrêt ou presque dans différentes localités d'Alger pour ne citer que cette wilaya. Pour les autres corporations, il est difficile de vérifier le suivi sur le terrain en un temps réduit et faute de données précises. Il n'en demeure pas moins que cette première action des syndicats réunis a paralysé des établissements et provoqué une anarchie certaine. La grève se poursuit aujourd'hui et la semaine prochaine. Les syndicats persistent: «Le gouvernement doit renoncer à sa décision de supprimer la retraite anticipée». Et ce n'est pas la seule revendication. «Nous ne demandons pas que le maintien de la retraite anticipée, mais aussi nous nous opposons au projet du code du travail qui va consacrer davantage la précarité de l'emploi. Nous disons également non à la loi de Finances 2017», affirme le chargé de communication du Snapap, Nabil Ferguenis. Les syndicats en protestation ne désespèrent pas de voir le gouvernement revenir sur une série de décisions même si certains de ses représentants, à l'exemple du ministre du Travail, Mohammed El Ghazi, continuent de soutenir qu'il n'y a pas d'autres solutions pour une éventuelle sortie de crise. K. M.