La vaste offensive lancée contre les groupes armés à Alep pourrait déboucher sur la victoire de Damas. Un véritable échec pour les pays occidentaux et certains pays arabes de la région qui ont misé sur la chute du régime. L'armée syrienne continue son avancée face aux groupes armés dans les quartiers d'Alep, en pénétrant dans le quartier stratégique de Massaken Hanano, dans le nord-est de cette ville. Les forces gouvernementales ont avancé ces derniers jours dans la ville avec l'ambition de couper les liens entre les différents quartiers contrôlés par les groupes armés qui ont tenté en vain à deux reprises de briser le siège. Soutenues par d'intenses frappes aériennes, l'armée syrienne consolide sa position en boutant les groupes armés d'une ancienne zone industrielle dans le nord-est de la ville. Le gouvernement syrien est ainsi déterminé à reconquérir l'ensemble de la deuxième ville du pays et clé déterminante de la guerre. La prise de Massaken Hanano permet donc à l'armée syrienne d'avoir en ligne de mire plusieurs autres zones. Le quotidien syrien «Al-Watan» a décrit ce quartier comme «le bastion le plus grand et le plus important» des groupes armés dans la ville. Selon le chef de la diplomatie syrienne, Walid al Mouallem, il y aurait entre 5 000 et 7 000 hommes armés qui prennent en otages les habitants de ces quartiers. Dans ce contexte, le chef des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien, a estimé lundi que «près d'un million de Syriens sont aujourd'hui assiégés» par les «belligérants» du conflit en Syrie. De nouvelles localités se sont ajoutées à la liste des zones qui ne sont plus ravitaillées ou secourues par les humanitaires, dont un quartier de Damas et de nombreuses zones dans la Ghouta orientale, qui entoure la capitale. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi pour débattre de la situation humanitaire préoccupante en Syrie et particulièrement à Alep-Est. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que la situation devenait «intenable». La Syrie a récemment sévèrement condamné l'usage par les groupes terroristes de gaz toxiques dans la ville d'Alep, appelant l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac) à enquêter. La vaste offensive lancée contre les groupes armés à Alep pourrait déboucher sur la victoire de Damas. Un véritable échec pour les pays occidentaux et certains pays arabes de la région qui ont misé sur la chute du régime. Depuis plus de cinq ans, tous les pourparlers entre Américains et Russes, et tous les plans échafaudés par l'ONU n'ont pas abouti. Pour certains analystes les pays occidentaux soutenant «l'opposition syrienne» ont sous-estimé l'opération aérienne lancée par l'aviation russe en appui à l'armée syrienne à la demande de Damas, le 30 septembre 2015. Et les choses sont allées en se compliquant pour eux. Les Etats-Unis viennent d'élire, avec Donald Trump, un président qui semble tenté par une politique «moins hostile» envers le président syrien Bachar Al-Assad. L'émissaire du président russe Vladimir Poutine au Moyen-Orient et en Afrique, Mikhaïl Bogdanov vient d'affirmer à l'issue d'un entretien avec l'ambassadeur de Syrie à Moscou que la Russie continuera d'aider la Syrie à lutter contre le terrorisme international. Moscou est pour une résolution politique de la crise syrienne conformément au droit international sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU. R. I.