Photo : Riad Par Karima Mokrani Vaste est le chantier ouvert par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, sur instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour venir au secours d'une école sinistrée. Une école qui ne répond plus aux attentes des Algériens, nombreux à déserter ses bancs à un âge précoce. Responsables politiques, chercheurs universitaires… et simples citoyens ont exprimé leurs inquiétudes par rapport au devenir de cet espace du savoir et de la culture. Beaucoup ont dénoncé le manque de moyens humains et matériels mais aussi l'absence de tout esprit critique et d'analyse en son sein. La formation du citoyen de demain était -et l'est encore- mise en question. La dégradation de la situation sécuritaire dans tout le pays, et avec elle la détérioration des conditions de vie des populations, plus préoccupées par les problèmes de sécurité et de cherté des produits de large consommation, n'arrangeait pas les choses. Des centaines de milliers d'enfants étaient ainsi sacrifiés, pendant des années, sur l'autel de la médiocrité et du laisser-aller. Les enfants subissaient –et subissent encore- des cours monotones en classe, répétaient des phrases et des textes qu'ils ne comprenaient pas. Apprendre par cœur, même les exercices de mathématiques et de physique, c'était la règle pour réussir. Terminées les études, peu d'élèves retiennent ce qu'ils ont appris en classe. C'est là le drame de l'enseignement fondamental. Les résultats catastrophiques des épreuves du baccalauréat de l'année 1993, pour ne prendre que cet exemple, renseignent de façon on ne peut plus claire sur les problèmes qui secouent l'école algérienne pendant ces dernières décennies. Arrivé à la tête de l'Etat en 1999, le président Bouteflika a soulevé le problème de façon sérieuse, mettant à nu les défaillances de cette école publique fondamentale. En 2000, il a installé une Commission nationale de réforme du système éducatif qui a tracé les lignes de la nouvelle politique de changement et défini les moyens à mettre en œuvre pour son application. De grands moyens humains et matériels ont été ainsi mobilisés pour la mise en marche du train de la réforme. Une réforme qui a démarré officiellement en 2003 et qui a touché tous les volets (programmes scolaires, méthodes d'enseignement, manuels scolaires…) du moins en ce qui concerne la forme. Cette réforme va-t-elle apporter les changements souhaités ? Réussira-t-elle à rehausser le rendement scolaire ? Contribuera-t-elle à la formation véritable du citoyen de demain ? Telles sont les questions qui se posent aujourd'hui, six ans après sa mise en œuvre. Difficile de répondre par l'affirmative même si les derniers résultats des trois examens de fin d'année (fin de l'enseignement primaire, brevet d'enseignement moyen et baccalauréat) donnent des résultats record jamais atteints depuis l'indépendance du pays.