«On ne trouve pas la bonne recette peut-être mais on est perturbé depuis la mort d'Ebossé. Ça a déstabilisé tout le club», dira le président de la JSK qui s'interroge sur les circonstances de la mort du footballeur camerounais Avec le tact que tout le monde lui connait, c'est-à-dire celle d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, Moh Hannachi a dit et peut-être trop dit au cours de l'émission sportive hebdomadaire de nos confrères de la Chaine 3. Il commence par répondre à une question relative au recrutement que le président de la JS Kabylie ne remet pas en cause tout imputant les mauvais résultats à une mauvaise condition physique des joueurs. Et Moh Hannachi de s'expliquer sur l'incapacité du staff technique composé de Hiddousi, Mouneïm et Gaouaoui, auxquels il aurait demandé de «travailler le physique mais Hidoussi n'arrêtait pas de…siffler…siffler. Ce qui au bout du compte une heure d'entrainement ne représentait en réalité qu'une demi-heure (sic)». S'agissant de l'attractivité qu'aurait le club kabyle sur les footballeurs professionnels évoluant urbi et orbi, le président des Canaris est catégorique «Oui…oui…il y a tout le monde qui appelle, je ne peux pas dire des noms mais il y a des supporteurs de la JSK qui sont en contact avec des joueurs de première division pour…l'année prochaine». Paradoxal quand même que ce soit les supporteurs qui prennent attache avec des joueurs pour les faire venir au club. Dans cet ordre d'idées, il semblerait alors logique d'inverser ce phénomène extra-sportif qui veut que les présidents et entraîneurs sont «dégagés» par la rue à n'importe quel moment de la saison pour peu que les résultats ne soient pas bons. Dans ce monde ubuesque il serait alors «normal» de faire valoir le même droit en exigeant de la «Rue» de «dégager» au cas où les résultats ne seraient pas bons à cause de ses mauvais choix de recrutement. Cela n'arrive certainement qu'au sein du club kabyle. Et le meilleur est à venir. Si la JS Kabylie ne trouve pas la bonne recette pour la…bonne saison ce serait à cause de la mort d'Ebossé et Moh Hannachi d'argumenter : «On ne trouve pas la bonne recette peut-être mais on est perturbé depuis la mort d'Ebossé. Ça a déstabilisé tout le club.» Et le président de s'interroger sur les circonstances de la mort du footballeur camerounais : «Et maintenant qui c'est qui l'a tué… on revient toujours à qui c'est qui l'a tué ?» La situation devenant gênante, le journaliste aiguille le président de la JSK autrement et essaie de comprendre si celle-ci vit toujours avec ce drame. «On essaie d'oublier mais on l'a toujours dans la tête», répondra-t-il. Quant à sa possible omnipotence à la tête du club, son refus de partager et/ou délégué son pouvoir, Moh Hannachi considère ne pas détenir de pouvoir à l'exception de celui «de fin de saison, de début de saison ou de mercato» avec celui (pouvoir) de recruter. Ceci bien entendu, comme s'il appartenait au président d'un club professionnellement normalement constitué et dans un championnat qui le serait tout autant de recruter, sauf celui effectif de donner son accord de gestionnaire mais pour des considérations toutes autres que celles relevant des attributions de qui de droit, c'est-à-dire le staff technique. Or, il est de notoriété publique que ce sont les présidents de clubs qui font le choix des joueurs d'autant plus qu'au moment le plus propice, autrement dit celui de l'intersaison, ne sont pas nombreux les clubs qui ont encore trouvé un entraîneur ou d'entraîneur qui n'aurait pas encore trouvé de club. Associer les autres membres du conseil d'administration des mesures qu'il prend n'est pas le souci de Moh Hannachi même s'il souligne qu'à «Monrovia, c'est un membre du conseil qui a accompagné l'équipe» et quant aux joueurs qu'il recrute personnellement, le président des Canaris impute la défaillance au manager du club qui n'a pas fait son travail. «Il est tout à fait normal qu'on recrute et heureusement qu'on a recruté et on a une bonne équipe cette année», conclut-il. En réponse à des propos tenus par Hamar (président de l'ESS) autour d'un arbitrage favorable à la JSK Moh Hannachi accuse son homologue sétifien d'avoir remporté un trophée continental via des procédés douteux : «Je vais lui dire une chose à Hamar… Hamar comment tu as pris la Coupe d'Afrique (Lcda. Ndlr). Dis au public comment tu l'as prise…on n' pas de relations tendues avec l'ESS mais lui, il est méchant.» Enfin, et la seule information qui tienne la route, même si le président a pris l'habitude de dire ça, est qu'il quittera le club «une fois la JSK sauvée et s'il y a une personne capable et correcte pour prendre le club qu'elle soit la bienvenue… à tout moment… pour peu qu'il dispose de moyens financiers». En fait, le président kabyle a la sincérité qui lui sied et le caractérise et c'est beaucoup plus involontairement, voire maladroitement qu'il dit tout haut ce que pense tout bas le microcosme concerné, à l'exception bien entendu de l'opinion sportive nationale laquelle n'a jamais été dupe des réalités. A. L.