Le 8 mars est la Journée internationale de la femme. Partout dans le monde l'on célèbre cette journée de mémoire et de reconnaissance à l'égard de la femme militante, combattante et défenseuse de ses droits dans la société dont elle est issue. Le 8 mars est la Journée internationale de la femme. Partout dans le monde l'on célèbre cette journée de mémoire et de reconnaissance à l'égard de la femme militante, combattante et défenseuse de ses droits dans la société dont elle est issue. L'origine de cette journée s'ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l'égalité entre les hommes et les femmes, qui agitaient alors l'Europe, au début du vingtième siècle. Pas seulement en Europe, mais des femmes de nombreux pays du monde s'unissaient à cette époque pour défendre leurs droits. La consécration de cette date «Journée internationale des femmes» est proposée pour la première fois en 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, et s'inscrit alors dans une perspective révolutionnaire. La date n'est tout d'abord pas fixée, et ce n'est qu'à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier. Depuis, des sociétés sont émancipées. Des femmes continuent à s'organiser et des mouvements féminin et féministes se créent et se multiplient. L'Algérie n'est pas du reste du monde dans l'évolution de la société, de la femme et son émancipation. Après la glorieuse Révolution de novembre où la femme algérienne s'est sacrifiée pour la libération de l'Algérie, elle s'est bien distinguée par son dévouement et ses capacités de relever le défi révolutionnaire pour libérer le pays du joug colonial. Si en France, le droit de vote des femmes a été consacré en 1944, la femme algérienne ait eue le droit de choisir ses représentants de fait depuis l'indépendance. Aujourd'hui, la femme algérienne est dans toutes les institutions de l'Etat. Elle est ministre, sénatrice, député, juge, procureur, policière, gendarme, douanière, générale et commissaire de police. Elle est également enseignante et forme des générations, institutrice, journaliste et leader d'opinion. Sur le plan juridique, plusieurs mécanismes de protection de ses droits, de sa dignité et de son autonomie, qu'elle soit travailleuse ou femme au foyer, ont été mis en place par l'Etat et approuvés par ses représentants aux institutions élues. Le dernier en date, abstraction faite de la polémique et des résistances qu'il avait rencontrées, est la loi sur la criminalisation des violences faites aux femmes. Des dispositions salutaires, de l'aveu mêmes des féministes et organisations de droits des femmes, mais beaucoup reste à faire pour combler des manquements notamment en terme d'application des lois. Depuis 2012, la femme est imposée dans les institutions élues. Un quota de 30% lui a été réservé dans toutes les institutions élues, de l'Assemblée communale à l'APN. Si ce n'est ce pourcentage «humiliant» pour reprendre l'expression employée par la majorité des militantes, on risque des Assemblées sans femme, aucune. D'ailleurs, il y a cinq ans, nous avons eu la majorité d'Assemblées locales et wilayales sans représentations féminines. L'Etat a pu imposer la représentation de la gente féminine dans les institutions élues après les avoir promu, même si loin du principe de la parité, dans les autres institutions. Avoir des députées et présidentes d'APC c'est bien. Mais avoir un Parlement et d'autres assemblées de militantes, c'est encore mieux. L'émancipation de la femme reste donc, en grande partie, l'œuvre d'elle-même, de la société, des associations et des partis politiques. C'est ainsi que la femme pourrait s'imposer dans la vie publique et politique. Aujourd'hui, il suffit de voir ce qui est programmé à l'occasion de la journée internationale de la femme. Des festivités qui ne sortent pas du cadre folklorique laissant un goût amer de ce qui est sensé être et incarné cette journée du 8 mars symbole de la lutte pour les droits de la femme. On a tendance à croire que cette journée commémorative est réduite à une journée de détente de la femme. Une journée de «liberté» qui lui a été octroyée par son père, son mari, son frère, son patron pour se distraire dans une société patriarcale. Aux derniers évènements dramatiques dont on a enregistré des violences entraînant la mort de deux femmes, des appels, notamment sur les réseaux sociaux ont été lancés pour des rassemblements à Alger contre l'impunité des assassins et surtout pour que cesse ce genre de drame. Ces manifestations n'ont drainé qu'une dizaine de femmes. Ce qui renseigne sur l'essoufflement et l'abandon du terrain militant féministe qui frappe le mouvement depuis quelques années déjà. C'est dans ce sens, celui de réhabiliter le terrain militant de la femme, la conscientiser à connaître et à se former à ses droits et devoirs que cette dernière peut s'émanciper et s'imposer en tant qu'acteur à part entière. Et c'est là que le travail d'associations de femmes, organisations de la société civile et des partis politiques doit se concentrer. A. B.