Des représentants d'étudiants, d'enseignants et de professionnels du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont annoncé à Alger la création d'une coordination nationale pour lutter contre la violence en milieu universitaire dans le cadre d'une initiative nationale ouverte à toutes les institutions, associations ou personnes s'intéressant au secteur. L'Union générale estudiantine libre (Ugel), le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et la Fédération nationale de l'enseignement supérieur, de la culture et de l'information ont signé la «Charte d'honneur universitaire», considérée comme cadre référentiel de la Coordination nationale de la lutte contre la violence en milieu universitaire. Le coordonnateur national du Cnes, Abdelhafid Milat, a indiqué, lors de son intervention au Forum du quotidien El-Hiwar sur la «violence au sein de l'université algérienne», que la Coordination nationale était «une initiative pour faire face à la violence» sous toutes ses formes au sein de l'université «où tous syndicats confondus (étudiants, enseignants et professionnels) collaborent pour la première fois dans l'histoire de l'université algérienne dans un seul cadre». M. Milat, qui présidera ladite coordination, a souligné que «des antennes de la coordination seront créées à travers toutes les universités du pays» pour «sensibiliser, détecter les cas de violence et intervenir», invitant l'administration à s'impliquer dans l'initiative qui sera ouverte aux différents syndicats, institutions et personnalités qui s'intéressent au secteur. Il a précisé, en outre, que ce nouvel organisme «sera chargé d'élaborer des chiffres exacts concernant les cas de violences physiques et verbales», soulignant l'absence de chiffres officiels sur ce phénomène, alors que les chiffres officieux enregistrent quotidiennement «3 cas de violence physique, soit près de 1 000 cas par an». De son côté, le secrétaire général de l'Ugel, Salah Eddine Douadji, précise que la charte d'honneur universitaire sera distribuée aux différents établissements universitaires pour être enrichie par la famille universitaire et les experts, estimant que «l'initiative des trois parties tend à faire sortir l'université de sa crise et pallier au déséquilibre de coordination entre ses composants. En expliquant les motivations «de la violence en milieu universitaire», la majorité des intervenants se sont accordés sur le manque de communication institutionnelle au sein de l'université et l'impact de l'environnement intérieur et extérieur sur l'étudiant, l'absence de garde-fous pour faire face à ce phénomène ainsi que la surcharge des universités qui accueilleront près de deux millions d'étudiants la prochaine rentrée universitaire. Les représentants des syndicats ont accusé l'administration lui incombant la responsabilité de cette violence. Après l'engagement des initiateurs de coordonner sur le terrain, M. Bachir Messaitfa, ex- ministre et expert en prospective, a suggéré de procéder à des réformes fondamentales dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de réviser le système d'évaluation et d'installer des cellules de vigilance au niveau des universités tout en appliquant les formules de dissuasion juridique. R. N.