Quelque 120 patients atteints de la maladie de Parkinson attendent de bénéficier de la nouvelle technique de stimulation du cerveau à l'aide d'électrodes très fines pouvant apporter un réel soulagement, a indiqué à l'APS le chef de service de neurochirurgie de l'EHU 1er-Novembre d'Oran. Deux opérations de stimulation neurologique, une technique introduite récemment à l'Ehuo, ont été effectuées au niveau du service, depuis le lancement de cette nouvelle technique au milieu de l'année 2016, a indiqué le Pr Bachir Benlebna, ajoutant que le service compte augmenter le nombre de prise en charge à une vingtaine par année. «Il ne serait pas possible de prendre en charge tous les patients, qui affluent de différentes région du pays, l'Ehuo et un autre centre à Alger étant les seuls à faire ce genre d'intervention», a-t-il regretté, soulignant que le coût du stimulateur assez important, soit 4 millions de dinars, limite encore plus le nombre des prises en charge possibles. «Tous les parkinsoniens ne peuvent pas prétendre à la stimulation neurologique, indiquée lorsque les médicaments ne font plus effet», précise le Pr Benlebna. En Algérie, la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neuro-dégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. Il s'agit d'une pathologie dégénérative du cerveau qui touche principalement les neurones dopaminergiques présents dans la substance noire du cerveau, a-t-on expliqué. Les traitements existants visent à compenser le manque de dopamine dans le cerveau qui va entraîner des troubles moteurs, comme la lenteur et la difficulté de mouvement, le tremblement et la rigidité, a-t-il expliqué, ajoutant que la stimulation est proposée une fois que les médicaments cessent de donner un effet. Au commencement de la maladie, les médicaments permettent aux patients de vivre sans symptômes ou presque, mais au bout de quelques années, les complications se manifestent sous forme de mouvements involontaires et de fluctuation entre périodes d'amélioration et résurgence des symptômes moteurs au cours de la journée. «Certains patients peuvent être particulièrement handicapés par ces mouvements involontaires ou dyskinésies», souligne le Pr. Benlebna, notant que le premier patient opéré à l'Ehuo, âgé à peine de quarante ans, était incapable de marcher. L'opération lui a permis de retrouver l'intégralité de ses capacités motrices après deux jours de l'intervention. «Alors que la maladie ne touchait que des personnes âgées, nous avons constaté qu'elle atteint désormais des sujets jeunes», a constaté le même spécialiste. «La stimulation neurologique pour le traitement de la maladie de Parkinson consiste à placer une pile sous-cutanée projetant des électrons au niveau du cerveau, et qui stimulent à leur tour les neurones», a-t-il expliqué, ajoutant que cette stimulation permet de secréter la dopamine (une substance qui contrôle le mouvement et le fonctionnement du corps) ce qui atténue les symptômes de la maladie. Le procédé thérapeutique est pratiqué sur des patients éveillés, afin de permettre une interaction avec le médecin. APS