Le Wall Street Journal vient de publier une enquête selon laquelle Israël joue bien un rôle très particulier dans la perpétuation de la guerre et l'instabilité en Syrie en soutenant les groupes armés terroristes Inscrit dans la stratégie régionale menée par les Américains s'appuyant sur un rapprochement avec les monarchies du Golfe, Israël joue un rôle sournois dans le conflit syrien et dans la perpétuation de la situation de guerre en Syrie. Plus discrètement que d'autres, Israël s'adonne à un activisme d'une extrême dangerosité soutenant des groupes armés terroristes dans l'objectif d'affaiblir davantage la Syrie. On savait déjà que Tel-Aviv, qui occupe une partie du plateau du Golan syrien, utilise cette zone pour accueillir dans ses hôpitaux les groupes armés blessés, envoie ses avions bombarder l'armée syrienne et les forces engagées à ses côtés, jusqu'à Palmyre et l'aéroport de Damas. Prétexte constamment invoqué : empêcher le Hezbollah d'installer de supposés postes militaires sur le Golan. Mais en réalité Israël tient sa place dans une large stratégie régionale décidée avec les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe. Le Wall Street Journal vient de publier une enquête intitulée «Israël fournit une aide secrète aux rebelles syriens». Une aide en nourriture, médicaments, carburant, mais aussi en argent. «Israël nous apporte une aide héroïque, reconnait ainsi un représentant du groupe Foursan Al-Joulan, qui compte près de 400 combattants. Nous n'aurions jamais survécu sans Israël», concède-t-il. Le groupe terroriste recevrait près de 5000 dollars par mois de Tel-Aviv. «La plupart des gens veulent coopérer avec Israël», affirme un responsable du groupe Liwaa Ousoud Al-Rahman, également présent sur le plateau du Golan. Une unité spéciale israélienne aurait été mise sur pied en 2016, afin de coordonner le transfert d'argent et de matériel «humanitaire», permettant à ces groupes armés de rémunérer leurs soldats, d'acheter des armes et des munitions, ainsi que de se soigner. Ces révélations viennent confirmer les informations sur le rôle actif de l'Etat hébreu dans la guerre en Syrie et son aide pour les groupes armés. Ce qui clarifie la situation dans cette guerre qui dure depuis plus de six ans et que certains ont voulu la simplifier en «soulèvement du peuple syrien contre le régime autoritaire». Un rapport des Nations unies, publié au mois de mai, s'alarmait déjà de la présence dans la zone tampon entre la partie occupée du Golan et celle syrienne de «différents groupes armés, dont Jabhat Fatah Al-Cham (ex-Front Al-Nosra) et l'Armée Khaled Ibn Al-Walid», qui a prêté allégeance à Daech. Des groupes qui se déplacent le long de la ligne de cessez-le-feu, utilisent ces positions pour pilonner l'armée syrienne qui ne peut riposter, «craignant que tout tir lié au débordement du conflit ne provoque la réaction habituelle des forces de défense israéliennes», insistait l'ONU, faisant également état de contacts près du mont Hermon entre «des inconnus, armés et non armés» et l'armée israélienne aboutissant à «l'acheminement de fournitures dans les deux directions». R. I.