Toutes les régions du pays, qui recèlent aussi de riches palettes artistiques et patrimoniales, peuvent s'inspirer du festival multiculturel itinérant Racont'Arts qui va de village en village avec ses artistes, que les villageois accueillent, avec leurs arts et créations, hébergent et nourrissent, devenant ainsi acteurs actants et partie prenante dans l'organisation de la manif. Toutes les régions du pays ont grandement besoin de se doter d'un tel espace, autonome et entièrement consacré à la promotion de la culture et des arts. Toutes les wilayas du pays peuvent enclencher une dynamique à l'image de ce festival afin de créer des rendez-vous culturels pérennes et agir en profondeur pour la socialisation de la culture et du savoir. Les populations, au nord comme au sud, à l'est comme à l'ouest du pays, ont grandement besoin d'initiatives similaires et d'entreprises désintéressées qui servent exclusivement la cause de l'instruction publique, de l'ouverture sur l'autre, de la communion et du partage. Le coup d'envoi de la 14e édition du festival multiculturel itinérant Racont'Arts a été donné lundi dernier au village d'Aït Ouabane, dans la région d'Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur les hauteurs de la Kabylie, et se poursuivra jusqu'à la fin de ce mois. Ce petit hameau de la commune d'Akbil sera, une semaine durant, le centre d'une intense activité culturelle et artistique. Poésie, conte, chanson, patrimoine, théâtre, cinéma, arts plastiques, littérature, spectacles de rue, danses et musiques traditionnelles, conférences thématiques et échanges divers sont au menu de cette grande manifestation itinérante qui, l'année dernière, avait élu domicile au village de Soumaâ, dans la circonscription de Mekla, en présence de 300 participants, dont une soixantaine d'étrangers venus d'une dizaines de pays. Cette quatorzième halte sera certainement marquée par un vibrant hommage à l'écrivain, sociologue et anthropologue Mouloud Mammeri à l'occasion du centenaire de sa naissance. Accueillant des artistes algériens et étrangers, ce sympathique rendez-vous se décline comme un espace dédié à la sauvegarde et à la promotion de la culture algérienne authentique. Placé cette année sous le thème «Pour que nul n'oublie le chemin», le festival Racont'Arts brasse large et ambitionne de porter, dans un exceptionnel élan de générosité, le savoir, l'instruction et le loisir dans les chaumières les plus éloignés. Les organisateurs de ce rendez-vous, se présentant en culturalistes volontaires et artistes engagés, ont su tisser des liens assez forts avec les sponsors et les mécènes qui trouvent dans leur action une grandiose œuvre d'utilité publique. Leur sérieux et la qualité des représentations offertes constituent un gage de confiance et de pérennité qui pousse visiblement les entrepreneurs de la région, les collectivités locales, les médias et les populations à leur apporter leur soutien et à les suivre en éclaireurs. «Nous choisissons, chaque année, un village à même de prendre en charge nos artistes pendant une semaine sur le plan de l'hébergement, de la restauration et de l'organisation du festival. On dort, on mange chez les habitants et on ne se préoccupe que de la réussite du festival», explique Hacène Metref, l'une des chevilles ouvrières de la manif, dans les colonnes d'un confrère. «Nous sommes, depuis trente ans, des acteurs de l'animation culturelle. Nous ne cessons de défricher des voies pour ouvrir des pistes à la création, aux rencontres et à de nouvelles expressions culturelles», ajoute-t-il, comme pour mieux expliciter son propos. Avis aux intéressés ! Toutes les régions du pays, qui recèlent aussi de riches palettes artistiques et patrimoniales, ont grandement besoin de se doter d'un tel espace, autonome et entièrement consacré à la promotion de la culture et des arts. Toutes les wilayas du pays devraient s'inspirer de cet exemple afin de créer des rendez-vous culturels pérennes et agir en profondeur pour la socialisation de la culture et du savoir. Les populations, au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest du pays, ont grandement besoin d'initiatives similaires et d'entreprises désintéressées qui servent exclusivement la cause de l'instruction publique, de l'ouverture sur l'autre, de la communion et du partage. K. A.