Effervescence chez les principaux animateurs du festival thématique itinérant existant en Kabylie et qui tend vers d'autres régions du pays. «Ce festival existe depuis 2004 et l'idée est venue de Denis Martinez qui voulait revenir en Kabylie après l'événement de l'Année de l'Algérie en France de 2003», déclare Hacène Metref, initiateur du projet pour tous les festivals tenus depuis celui de Beni Yenni, plus précisément à Taourirt El-Hadjadj. C'était le village de Salah Silem qui assurait sur place toute l'intendance. «Tout le village prend en charge les artistes qui se donnent à fond, venant bénévolement offrir une facette de leur art», dira Denis Martinez. Attablés dans un café de Blida à la veille du départ sur Tizi Ouzou, les artistes auxquels s'est joint le percussionniste Bahaz, expliquent la «contagion» qui s'empare des villages nichés sur les montagnes et collines du Djurdjura. «Chaque village veut nous recevoir et nous sommes un festival itinérant, ramenant des expressions culturelles sur place, tentant de retrouver des points communs entre l'existant et ce qui est ramené», explique le peintre. M. Metref rappelle que le festival est international avec de plus en plus d'artistes étrangers notamment de Guinée, du Congo, d'Espagne, d'Italie, du Maroc, de Belgique, des USA et de France qui participent. Ils étaient déjà présents l'année passée dans le festival ayant comme thématique : «Aux portes de l'Afrique, la Kabylie». Jamais deux fois la même thématique au fil des années et celui de 2010, «Raconte Arts» axera la sienne sur la Terre, le Feu et l'Eau, trois des éléments entrant dans le travail de la poterie ; une semaine durant laquelle près de dix axes d'expression seront montrés, expliqués, vécus en symbiose avec la population locale : «Nuit du conte, récitals de poésie, déambulation nocturne, procession, ateliers spectacles, ateliers écritures, théâtre et arts plastiques au cœur ou comme point nodal pour cette caravane qui regroupe plus d'une centaine d'artistes à Aït Smaïl, dans la wilaya de Béjaïa du 10 au 16 juillet prochain. Une compilation d'arts mais guère des racontars, ce festival qui prend de l'ampleur au fil des années et qui se veut indépendant arrive tout doucement à sortir les villages de leur léthargie... Quelle belle victoire de la culture !